C’est une contribution de plus à l’objectif du démantèlement de l’Ukraine
Les accrochages et tirs d’artillerie continuent entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes des pseudos « républiques populaires » de Donetzk et de Lougansk. Et les avions militaires américains de reconnaissance ne cessent pas leurs vols.
Mais le 24 avril 2021 a surtout été marqué par un événement très important. La Russie, en feignant de retirer ses troupes à la frontière ukrainienne, a montré que son ambition était plus grande qu’avant la crise ouverte par le Covid. Désormais il faut passer à la bataille pour le repartage du monde et c’est tout l’Est de l’Ukraine qui présente une opportunité, pas seulement le Donbass.
Il faut pour la Russie remodeler la réalité pour satisfaire l’expansion. Il faut étaler sa puissance et systématiser les vecteurs de pouvoir, de contrôle.
Aussi, la Russie est passée à la second étape de son action visant à transformer une partie de l’Ukraine en appendice « nouvelle russe ».
Des manœuvres militaires russes ont commencé en mer d’Azov, le 24 avril 2021 à 21 heures. Elles dureront… plusieurs mois, jusqu’au 31 octobre !
C’est évidemment ridicule de par la durée, mais le prétexte tient au niveau du droit international et des rapports diplomatiques. C’est légal… alors que le bellicisme est pourtant évident.
Concrètement, aucun navire de guerre non russe ne pourra accéder à la mer d’Azov et à une partie de la Mer Noire. L’espace aérien de ces zones est fermé également.
En théorie les navires marchands peuvent encore passer, alors que 20% de l’économie ukrainienne a besoin de ce passage. Mais c’est une réalité fragile, alors qu’en plus l’Ukraine ne dispose pas de Marine de guerre.
Qui plus est c’est inacceptable symboliquement pour l’Ukraine. Et cela ouvre d’autant plus la perspective d’une triple attaque contre l’Ukraine, à partir de la Biélorussie, du Donbass et de la Crimée.
D’ailleurs le 24 avril le président biélorusse Alexandre Loukashenko a fait passer ses pouvoirs présidentiels au conseil de sécurité biélorusse en cas d’urgence. Une manière de se cacher derrière pour le futur et de préparer les coups durs qui vont venir, dans la grande redéfinition artificielle que veut imposer l’expansionnisme russe.
N’oublions cependant pas le nationalisme ukrainien (qui imagine l’Ukraine invincible), les États-Unis qui veulent utiliser l’Ukraine comme chair à canon, l’Allemagne qui aimerait bien affaiblir l’OTAN à sa manière pour prendre le dessus en Europe…
Et la France partagée entre l’appui à l’OTAN pour prendre une part du gâteau russe et un soutien à un axe Paris – Berlin – Moscou…