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Birmanie, Colombie, Israël… le militarisme à l’offensive

Avec la crise, les pays sont plombés les uns après les autres.

Avec la crise, les pays sont plombés les uns après les autres.

Les pays riches ont décidé de généraliser les crédits d’État pour faire face à la crise économique liée à la crise sanitaire, ce qui retarde les échéances. Mais pour les autres pays la situation est dramatique et la bataille pour le repartage du monde se systématise. La crise entre l’Ukraine et la Russie a ainsi été le principal aspect de cette fuite en avant vers le militarisme, avec toujours plus d’ampleur dans ses implications.

Et toute une série de pays connaissent des crises internes terribles. L’État colombien a cherché à faire payer la crise aux pauvres, avec une hausse des impôts pour les revenus bas et moyens, ainsi qu’une hausse de la TVA sur l’alimentation. La résistance s’est levée, notamment à Bogotá et Cali, il y a des centaines de milliers de protestataires dans les rues depuis le 28 avril et la répression a déjà fait au moins 37 morts et 1 500 blessés.

En Birmanie, cent jours après le coup d’État d’une armée refusant de perdre ne serait-ce qu’un millimètre de son immense pouvoir politico-économique, il y a encore et toujours une résistance populaire. Au moins 780 personnes ont été tuées et près de 4 000 arrêtées, alors que la Russie et surtout la Chine soutiennent le régime.

Et il y a la question palestinienne qui refait surface, dans le sang. Les affrontements entre palestiniens et forces israéliennes de répression ont fait des centaines de blessés (520 Palestiniens et 32 policiers israéliens) le week-end du 8-9 mai 2021 sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Lundi 10 mai des roquettes ont été tirées sur Israël depuis Gaza et l’aviation israélienne a riposté, visant 130 cibles et détruisant notamment un édifice d’une douzaine d’étages, tuant 28 personnes dont une dizaine d’enfants, faisant 125 blessés. En réponse de nouvelles roquettes sont lancés depuis la bande de Gaza, cette prison d’un peuple à ciel ouvert.

Tout cela, c’est une terrible convulsion, et ce n’est qu’un début. C’est la fin d’une époque et les déséquilibres se systématisent, ils déchirent les tissus sociaux, ils provoquent le chaos, alors que les contradictions se renforcent. L’humanité est à la croisée des chemins et doit s’extirper du chaos de la concurrence capitaliste.

Tout cela tranche totalement avec une situation française où il ne se passe strictement rien. Le contraste est saisissant. Et il ne doit pas tromper : l’incendie qui se déclenche dans les pays en périphérie du centre du capitalisme ne sera pas circonscrit. La crise est mondiale et exige des réponses à la hauteur.

La réaffirmation des valeurs de la Gauche historique, dans ce contexte nihiliste, est d’autant plus impératif. Certains voudront jouer les petits malins à faire de la géopolitique, à soutenir telle ou telle puissance, à idéaliser tel ou tel aspect. C’est erroné. Il faut de la conscience, il faut des valeurs bien délimitées, il faut des principes. C’est cela qui permettra de renverser la situation de manière constructive.

Le spontanéisme est la pire des choses en quoi croire en cette période !