La vaine agitation syndicale et d’ultra-gauche ne doit pas masquer les faits.
Sur le terrain des idées, de l’opinion publique, de la culture… la Droite est train de démolir la Gauche. La raison en est simple : la Gauche s’est subordonnée au courant libéral libertaire, post-moderne, capitaliste moderniste… Bref en Parti Démocrate américain. Impossible de faire le poids par conséquent face à une Droite usant de la démagogie civilisationnelle.
Beaucoup de gens se font des illusions encore malheureusement sur la situation, parce qu’ils sont pris dans une agitation bruyante mais stérile, que ce soit du type syndical ou d’ultra-gauche. Pourtant, il est évident que 99 % des gens ne sont pas touchés par tout ça. Pareil pour les gilets jaunes, qui numériquement ont été ultra-minoritaires tout au long de leur parcours, pour ne pas dire totalement marginaux : c’est la casse et les médias qui les ont fait exister.
S’il n’y avait pas eu les gilets jaunes d’ailleurs, la Gauche aurait pu sans doute fait quelque chose. Mais ce mouvement populiste a déversé ses pratiques absurdes et mélangés avec le syndicalisme et le pittoresque d’ultra-gauche, cela ne pouvait qu’aboutir à rien.
Nous voilà donc sur la défensive totale face à une Droite conquérante, fonctionnant tellement bien que Marine Le Pen n’a simplement pas à dire quoi que ce soit pour gagner des points. Les choses tournent mal d’elles-mêmes, comme entraînées par la crise.
La Droite est en train de tout écraser en France. Elle gagne des positions à tous les niveaux ; elle seule apparaît comme crédible, au niveau des défis. Elle dispose même d’un luxe énorme : celle d’exister dans plusieurs partis, tels le RN et LR, permettant ainsi d’ouvrir la perspective d’une « recomposition », attirant ainsi tous les opportunismes.
Au moment où la Droite va se restructurer avant les présidentielles, il va y avoir un immense appel d’air, avec pratiquement l’idée de faire un 1981 à l’envers, voire un mai 1968 à l’envers, voire un nouveau 1958.
Aussi est-il nécessaire de rappeler qu’une bataille difficile s’annonce : celle pour le barrage à l’extrême-Droite en 2022, à tout prix. On sait déjà qu’une partie importante des gens de gauche a basculé dans le nihilisme, refusant par avance de voter par exemple pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, arguant que cela ne peut pas être pire, etc.
Tout cela est le prix à payer pour la liquidation de la Gauche historique. Les gens de gauche ne savent plus ce qu’est le fascisme. Ils ne savent de toutes façons plus grand-chose, ayant été lessivés par le capitalisme. Quand on pense que des gens de gauche pensent que sont une bonne chose l’écriture inclusive, l’appel à la migration et à la fuite des cerveaux, la PMA voire la GPA, le fait de prendre des drogues, la prostitution (censée être un « travail sexuel »)… On a compris le problème.
Pour cette raison, la bataille sera ardue. L’ultra-gauche jouera, à son habitude, le rôle de cinquième colonne au service du triomphe de la Réaction. Mais il y a en France une grande tradition d’opposition à l’extrême-Droite. Et le fait que cette extrême-Droite s’insère dans une Droite réaffirmée peut relancer la construction de la Gauche, avec un retour aux fondamentaux du mouvement ouvrier.
Tout cela sera plein de détours, d’amertumes et de défaites, c’est tout simplement évident. Mais vu de là d’où on part, n’importe quel processus de construction est salutaire !