La Gauche doit dénoncer cette agression.
La France, tout comme l’ensemble des pays de l’Union européenne, vise au renversement du régime biélorusse. Bien entendu celui-ci est intolérable, il n’est ni démocratique, ni populaire. C’est un régime où les expressions du peuple sont étouffées, quitte à le faire violemment afin d’intimider, de terroriser. Mais l’objectif de la France n’est pas une Biélorussie démocratique, une Biélorussie populaire. L’objectif de la France est une Biélorussie qui devienne demain un satellite de la France et de l’Allemagne, tout comme elle est aujourd’hui une satellite de la Russie.
C’est pour cela que la France et les pays de l’Union européenne subventionnent et soutiennent des « opposants » biélorusses qui sont en fait des activistes en faveur d’une grande puissance contre une autre, parfois sans même s’en apercevoir. C’est pour cela que de nombreuses associations et institutions poussent dans chaque pays en faveur d’un changement de régime en Biélorussie, avec un basculement en faveur de l’Union européenne et de l’OTAN.
Qui accepte cette intense propagande est objectivement l’allié des tentatives du capitalisme français d’élargir son périmètre de domination, aux dépens du peuple biélorusse. La Gauche doit par définition critiquer le régime biélorusse, mais de par sa position tout d’abord dénoncer la démarche française visant à intervenir dans les affaires biélorusses en appuyant une opposition façonnée de l’Union européenne et de l’OTAN. C’est essentiel non seulement pour ne pas dévoyer l’opposition biélorusse, même si c’est trop tard… et afin de ne pas converger avec les intérêts capitalistes cherchant à trouver de nouveaux terrains d’accumulation, par les coups d’État ou les guerres.
Tout comme la Gauche doit s’opposer aux guerres, elle doit s’opposer aux contributions aux coups d’État !
Naturellement, tout cela n’a en soi rien de nouveau, malheureusement, on sait comment la France décide directement de la direction étatique de plusieurs pays africains. Cependant, le contexte a totalement changé depuis l’irruption de la crise sanitaire, avec ses aspects économiques (et écologiques dans sa nature). Désormais, on est en pleine bataille pour le repartage du monde. La France vise ainsi un pays jamais visé jusque-là.
Dans les années 1930, la Roumanie était par exemple sous hégémonie française. Mais depuis 1945, la France n’a plus de réel impact dans l’Est européen, alors qu’après 1989 c’est l’Allemagne et l’Autriche qui ont développé leurs réseaux. Et là elle participe à une vaste campagne non pas simplement de déstabilisation, mais d’organisation d’un coup d’État, dans une capitale à plus de 1800 kilomètres de Paris.
Cela exprime un changement de perspective et cela montre bien d’ailleurs que l’actualité principale est devenue en France un double phénomène consistant en des restructurations d’un côté, la tendance à la guerre de l’autre. Tout le reste devient secondaire, s’efface devant ces deux marqueurs de l’ensemble de l’actualité politique. Le capitalisme a besoin de se moderniser et de s’étendre ; les partis politiques se positionnent différemment afin d’y contribuer, sauf la Gauche authentique, historique, qui doit se confronter à cela, en affirmant la démocratie et et le peuple !