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Jean-Luc Mélenchon déraille en mode complotiste

Son populisme le mène à un véritable délire politique.

Son populisme le mène à un véritable délire politique.

Jean-Luc Mélenchon est absolument certain d’être au second tour de la présidentielle de 2022. Ce qui est pour toute personne sensée particulièrement gênant, parce qu’on parle ici d’une personne cultivée et intelligente, mais qui a totalement déraillé. Cela étant, cela relève d’un choix politique, celui du populisme (et agauche.org est un média conséquent depuis le départ en n’associant pas Jean-Luc Mélenchon à la Gauche).

Alors Jean-Luc Mélenchon dérape-t-il par choix ou en raison d’une nature désormais populiste ? On ne sait plus trop, mais cela empire toujours. Les propos qu’il a tenu sur France Inter le 6 juin 2021 sont en tout cas indéfendables par quiconque est de Gauche. Rien que cela est suffisant pour dénoncer La France Insoumise. Voici ce que cela donne.

Tout d’abord, il dit une chose vraie, à savoir que telle ou telle partie de la haute bourgeoisie est capable de propulser une figure providentielle, en lui fournissant de vastes moyens matériels et l’appui de multiples réseaux.

« Sinon on nous en sort un autre du chapeau… un autre petit Macron. Pouf, il se fait élire président de la République. C’est le système qui l’invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. A chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde. Dans tous les pays du monde on invente un petit Macron. »

Cela est tout à fait évident et cela parlera vraiment aux gens ayant une réelle conscience de gauche. Le personnel politique dominant est propulsé selon les classes dominantes. On n’a pas encore en France des figures de la télévision comme Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger ou Donald Trump, mais la mise en valeur est régulièrement artificielle.

Ce n’est cependant pas crédible de la part de Jean-Luc Mélenchon, car il a également dit lors de son intervention :

« Biden est un point d’appui pour moi (…). Monsieur Biden signe la fin d’une époque. Le pays dominant du capitalisme est en train de tourner la page du néo-libéralisme. »

Or, le système politique américain fonctionne précisément entièrement sur l’établissement d’une figure providentielle, au moyen des primaires, alors que c’est une partie de la haute bourgeoisie qui mène la barque dans tout le processus. Joe Biden a été littéralement déifié par les médias américains, comme moderne, progressiste, etc.

Jean-Luc Mélenchon dit ainsi tout et son contraire. Et cela va jusqu’à des propos fascistes, à la fois scandaleux, horribles, provocateurs et criminels:

« De même vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat sur les Champs-Elysées la dernière semaine [l’attentat contre le policier Xavier Jugelé, en 2017, NDLR]…

Avant on avait eu Papy Voise [en fait Paul Voise, retraité et agressé de manière ultra-violente chez lui à Orléans en avril 2002] dont plus personne n’a entendu parler après.

Tout ça, c’est écrit d’avance, nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va permettre une fois de plus de pointer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà ! C’est bateau tout ça ! »

Ces propos ont fait scandale par la suite, naturellement, mais en tout cas les présentateurs de l’émission « Questions politiques » (Ali Baddou, avec Laurence Perron) n’ont sur le coup rien dit du tout, Ali Baddou expliquant même que c’est un « bonheur » de l’avoir accueilli. C’est dire le niveau de ces présentateurs.

Car que l’État puisse mène des opérations de guerre psychologique, cela se conçoit, malheureusement. Mais là, cela n’a rien à voir, Jean-Luc Mélenchon transformant un nihilisme réel en complot. Il sous-tend clairement que les assassinats d’un monstre à Toulouse auraient été téléguidés par l’État. C’est là un ignoble relativisme, qu’il se permet très clairement parce qu’il sait qu’il fait écho à l’antisémitisme. C’est infâme. Et cela correspond bien à une époque de crise : ceux qui n’ont pas de réelles valeurs déraillent.