Un appel à soutenir le candidat d’une tendance du NPA.
On notera la présence dans la liste de soutien de Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation armée Action Directe, qui s’était déjà totalement reconverti en rejoignant le Nouveau Parti Anticapitaliste.
« Depuis un an, le climat politique en France est marqué par l’offensive sécuritaire, raciste et liberticide initiée par le gouvernement. De la loi sécurité globale à la loi séparatisme en passant par l’instrumentalisation de l’ignoble assassinat de Samuel Paty, les attaques contre les droits démocratiques et les militants qui les défendent s’enchaînent. Ce choix politique a ouvert la voie à des phénomènes aussi réactionnaires que la tribune des militaires ou les appels au meurtre de militantes et militants de gauche lancés par des youtubeurs d’extrême-droite.
D’ores et déjà, la majeure partie des forces politiques travaille activement à faire de la sécurité, de l’immigration ou des déficits engendrés par les milliards de cadeaux au patronat le cœur des débats. Autant de thématiques en décalage total avec les préoccupations de la population, après plus d’une année d’une pandémie qui a mis en lumière les conséquences des politiques austéritaires, notamment à l’hôpital.
A l’issue d’un quinquennat marqué par des mobilisations historiques, du mouvement des Gilets jaunes à la grande grève contre la réforme des retraites en passant par le mouvement étudiant contre la sélection en 2018, le déferlement écolo de la jeunesse en 2019 ou encore les mobilisations antiracistes de juin 2020, celles et ceux qui ont pris la rue et constitué la principale opposition au gouvernement et à l’extrême-droite risquent fort d’être évincés du tableau de l’élection.
Ce décalage entre un scrutin qui vise à élire un monarque présidentiel, incarnation suprême des traits les plus bonapartistes de la Vème République, et la situation de la majorité de la population, n’est en rien une surprise. Il n’est qu’une nouvelle expression d’un régime conçu pour empêcher ou limiter au maximum la représentation des travailleuses, des travailleurs et des classes populaires, dans toute leur diversité. Les fameux « 500 parrainages », filtre puissamment anti-démocratique visant à limiter la possibilité de faire entendre une autre voix dans l’échéance électorale centrale du pays, sont une des incarnations de cette logique.
Malgré ces obstacles, Anasse Kazib a annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection de 2022. Non pas qu’il pense que ce sont des élections qui changeront la vie, mais parce qu’une voix radicalement alternative doit pouvoir s’y exprimer. Cheminot, figure de proue des luttes qui se sont succédé depuis 2016, fils de chibani et petit-fils de tirailleur marocain ayant grandi dans la cité rose de Sarcelles, il est l’un des visages d’une nouvelle génération militante qui rassemble le combat contre un système capitaliste profondément injuste et la lutte contre le racisme, le sexisme et la destruction de la planète. Il a également été l’un des premiers, au sein du mouvement ouvrier organisé, à soutenir le mouvement des Gilets jaunes.
En pleine offensive sécuritaire et alors que le rôle central des travailleurs et travailleuses a été mis en lumière par la crise sanitaire, sa présence à l’élection permettrait de contrecarrer l’entreprise d’étouffement de la parole populaire. Sa voix permettrait d’offrir un peu d’espoir à toutes celles et à tous ceux qui, dans les hôpitaux, les entreprises, les gares, les quartiers populaires, les écoles, les territoires, refusent les discours mortifères des politiciens professionnels. Elle constituerait, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter qui a embrasé le monde il y a un an, un petit événement, comme première candidature d’un militant du monde du travail, issu de l’immigration maghrébine et africaine, à la présidentielle en France.
Au-delà des propositions politiques précises qui seront portées par Anasse, nous nous prononçons pour qu’il puisse être candidat à l’élection présidentielle et invitons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à contribuer à rendre cela possible. En aidant à faire connaître sa campagne, en la soutenant financièrement et, surtout, en l’aidant à obtenir les 500 parrainages nécessaires.
Premiers signataires :
Frédéric Albert, délégué CGT Total sur la plateforme pétrochimique de Carling
Fernande Bagou, ex-gréviste d’Onet-SNCF
Allan Barte, dessinateur
Savine Bernard, avocate en droit du travail
Ahmed Berrahal, délégué CGT RATP
Taha Bouhafs, journaliste
Sidi Boussetta, militant CGT
Youcef Brakni, militant antiraciste
Adrien Cornet, délégué CGT Total Grandpuits
Florent Coste, délégué CGT Latécoère
Karim Dabaj, cheminot syndicaliste
Quentin Dauphiné, syndicaliste enseignant
Thierry Defresne, délégué syndical central CGT Total
Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international
Serge D’Ignazio, photographe
Gaëtan Gracia, délégué CGT Ateliers de Haute-Garonne
Sylvain Grandserre, auteur, maître d’école
Kamel Guémari, ancien syndicaliste chez McDonald’s, membre fondateur de l’Après-M
Oumou Gueye, ex-gréviste d’Onet-SNCF
Simon Hallet, délégué CGT Thiolat Packaging
Kaoutar Harchi, écrivaine, sociologue
Xavier Hatterer, militant CGT à Leroy Merlin Mulhouse
Almamy Kanouté, activiste politique
Mara Kanté, militant antiraciste
Rozenn Kevel, étudiante, ex-salariée de Chronodrive et militante CGT Chronodrive
Reynald Kubecki, militant syndical CGT au Havre
Aude Lancelin, journaliste
Olivier Long, peintre, maître de conférence à l’Université Paris 1
Matthieu Longatte, auteur et comédien
LouizArt, photographe
Léa Michaelis, photographe
Mélanie N’Goye Gaham, gilet jaune membre du collectif Les Mutilés pour l’Exemple
Jean-Joseph Omrcen, machiniste à l’opéra de Paris et militant syndical
Christian Porta, délégué CGT Neuhauser et gilet jaune
Lissell Quiroz, historienne, professeure à l’Université de Cergy
Jean-Marc Rouillan, militant, ancien membre d’Action Directe, écrivain
Alaixys Romao, footballeur international
Mouloud Sahraoui, délégué CGT Geodis
Christophe Schirch, délégué CGT dans la sous-traitance automobile
Soumeya, rappeuse
Fred Sochard, dessinateur
Assa Traoré, comité La vérité pour Adama
Audrey Vernon, comédienne
Sasha Yaropolskaya, militante, journaliste, fondatrice de XY Média