Une immense mobilisation en plein milieu de l’été.
D’après les chiffres officiels, ce sont 161 000 personnes qui se sont rassemblées dans plus de 160 villes de France samedi 24 juin 2021 pour protester contre le pass sanitaire et la vaccination. Ils étaient 11 000 à Paris, 6000 à Nice, 5000 à Montpellier, 4300 à Marseille, 4000 à Strasbourg et Nantes, 3500 à Annecy, 2000 à Lyon, 2000 à Rennes, Rouen, Toulouse ou Perpignan et plusieurs centaines dans de nombreuses petites villes.
Les mots d’ordres étaient partout les mêmes. Il s’agissait de brandir la « liberté », contre ce qui est dénoncé comme étant une « dictature » sanitaire. C’est un état d’esprit typiquement d’extrême-droite, refusant toute discipline collective, qui est associée à du communisme. C’est aussi tout à fait significatif d’une société française en pleine décomposition, noyée par l’amplitude de la crise.
Des dizaines de milliers de beaufs donc, qui en plein milieu de l’été ont une gigantesque capacité de mobilisation à travers tout le pays. Ce sont les restes des « gilets jaunes » bien sûr, aidés par d’importantes figures politique populistes, notamment Florian Philipot (ancien dirigeant du Front national) et Jean-Luc Mélenchon (à la tête de la France insoumise). Il faut ajouter à cela quelques groupuscules d’ultra-gauche profitant de l’occasion dans certaines villes pour faire de l’agitation anti-police, avec un peu de casse de mobilier urbain.
Tout cela est profondément nauséabond, alors que la crise sanitaire n’en finit plus en raison des mutations du virus du covid-19 et de comportements irresponsables d’une partie de la population. La circulation du virus est inquiétante depuis plusieurs jours, les services hospitaliers redoutent concrètement une nouvelle vague, mais cela n’intéresse pas les petits-bourgeois français attachés à leur « liberté », c’est-à-dire leur liberté de n’en avoir rien à faire des autres, ni de la collectivité.
Il ne s’agit pas pour autant d’être dupe des mesures du gouvernement, qui ne fait qu’aller dans le sens du capitalisme pour qui la machine doit absolument redémarrer, et donc la population se plier à ses exigences. Le pass sanitaire, dans sa forme et son application apparaît comme brutal, bien que forcément nécessaire dans le fond.
Mais ce n’est pas cela que dénonçaient les manifestants du 24 juillet, car ces gens ne dénoncent pas du tout le capitalisme et encore moins la bourgeoisie. Ils ne sont pas de gauche et non rien à voir ni de près ni de loin avec la Gauche. C’est une anomalie terrible de les voir associées à de la « contestation » et de la « rebellion ». Ils ne sont en vérité que des ultra-libéraux s’accrochant au rêve d’un capitalisme idéalisé où l’individu est roi et consomme sans contrainte.
Il faut bien le dire cependant : ces gens, bien que minoritaires, convergent très bien avec l’état d’esprit général des Français. Si les Français se plient globalement aux mesures sanitaires, on ne peut pas dire pour autant qu’ils soient au rendez-vous de l’exigence collective et de la nécessité de changement, notamment écologique.
Tout ce que la société française est capable de produire en cet été 2021 marqué par une nouvelle chapitre de la crise sanitaire, ce sont donc des milliers de fous furieux et arriérés contre les mesures sanitaires.
C’est pour le moins glaçant, et il faut vite le retour de la Gauche pour combattre frontalement le capitalisme, au nom du collectivisme, de la société, de la nature, du progrès. Et se préparer à l’antifascisme car là l’atmosphère a l’esprit des années 1930.