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Déloyauté à la collectivité : 215 000 anti-pass sanitaire le 14 août 2021

La fièvre existentialiste ne s’arrête pas.

La fièvre existentialiste ne s’arrête pas.

Le nombre de manifestants anti-pass sanitaire pour les rassemblements nationaux a un peu chuté, en passant à 215 000 le 14 août 2021.

Mais tout le monde reconnaît que c’est tout de même un chiffre qui est un tour de force alors que le 15 août représente traditionnellement la période la plus creuse de tout l’été. De plus, ce chiffre reste plutôt discutable et est très vraisemblablement sous-évalué.

C’est que c’est une lame de fond, sur la base de tout un existentialisme anti-collectif, anti-modernité, qui puise sa force dans un immense corpus livresque des années 1920 et 1930. En ce sens, les manifestants anti-pass sanitaire ayant brandi une banderole à Avignon avec une longue citation d’Antoine de Saint-Exupéry ont absolument tout compris à leur propre démarche.

Il y a une sorte de saut qualitatif dans l’élan des anti-pass sanitaire. C’est ce qui était à craindre.

Et pour donner un exemple de comment cette lame de fond arrache tout sur son passage, voici un exemple avec une section CGT qui se comporte comme absolument jamais elle n’aurait pu le faire il y a quelques temps encore. Se moquer ouvertement de son représentant national, agir en se moquant du cadre confédéral…

Ce simple exemple montre que la CGT est carbonisée ; à force d’avoir joué sur le côté plébéien, c’est la catastrophe. Et on voit mal comment elle peut s’en sortir alors que son aile gauche est liée au Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), qui a pris dès le départ position contre le pass sanitaire (qui serait « un moyen brutal, ségrégatif, antidémocratique » contribuant à « une société de contrôle permanent »).

C’est que, surtout, on a désormais de manière généralisée une expression élémentaire de la protestation, c’est-à-dire une expression prétendument spontanée mais ayant tout les traits du fait de vomir. C’est comme sur twitter : tout le monde y va de son petit argument, c’est un assemblage hétéroclite, il n’y a ni programme ni organisation, tout est sur le tas, de manière subjectiviste, avec un fanatisme et une obsession petite-bourgeoise anti-collectivité.

Et il est impossible de saisir raisonnablement un mouvement irrationnel, à moins de se focaliser sur des détails honteux, tels des slogans antisémites ou beaufs (tel « Je me ferai vacciner quand Brigitte [Macron] sera enceinte »). L’utilisation des éclairs de la SS allemande pour les deux du mot « pass » ont été quelque chose qu’on pouvait également souvent voir.

C’est tellement flagrant qu’on se demande comment les gens qui à gauche ont soutenu ce mouvement – c’est-à-dire en fait pratiquement tout le monde à gauche du Parti socialiste – ne peuvent pas se retrouver à avoir totalement honte.

C’est un terrible exemple de quelque chose de typiquement français: les gens à gauche du Parti socialiste sont effectivement plus à gauche, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de passer hors-sol, plébéien, populiste, et d’ainsi perdre toute crédibilité.

Et ainsi, un journaliste et homme d’affaires ouvertement capitaliste comme Georges Ghosn peut se retrouver cent fois plus dans le réel que toute la gauche de la gauche… C’est dire le problème!

Son éditorial dans VSD, malgré ou à cause de sa vulgarité, est dans la dignité du réel, elle exprime une colère qui est, d’ailleurs, le ressenti de tous les gens rationnels. En ce sens, elle a un véritable aspect historique.

La Gauche vient clairement de rater toute une option historique en n’étant pas à la hauteur de l’État lui-même!