Demian Dorelli est un remarquable pianiste anglais qui a récemment annoncé la réalisation d’un projet qui lui tenait à cœur : un album en hommage à Nick Drake, « Nick Drake’s Pink Moon, a journey on piano ». Deux morceaux ont été publiés, chacun accompagnés d’un clip : Pink Moon et Place to be.
Chacun de ces deux morceaux marque immédiatement par la justesse et la sensibilité tant du jeu que de la composition. Au fil de chaque chanson, la texture et l’atmosphère de l’hommage se confondent par moment avec ceux de 1971 avant de reprendre des chemins différents et d’explorer plus en détail l’univers ouvert par Nick Drake.
Toute la difficulté de l’exercice était de ne pas chercher à s’approprier ou réinterpréter une œuvre, mais de la prolonger et d’y apporter un autre regard. Dans ce sens, le résultat une réussite : ces deux compositions ne sont pas figées dans le passé et parviennent à défendre cet héritage et cette sensibilité.
Le clip vidéo de Pink Moon est, au vu des techniques et productions actuelles, relativement simple mais réussi. La vidéo est centrée sur la pièce d’enregistrement avec le piano au centre et intègre une imposante lune rose ainsi que quelques références à Nick Drake au fil des plans. Elle accompagne ainsi le morceau avec une certaine fébrilité mais le résultat reste très plaisant à regarder.
Le clip vidéo de Place to be est dans le même état d’esprit, avec un côté dessin animé plus prononcé. Cependant, une idée vient gâcher l’ensemble : les quelques plans avec de la danse classique, au début de la vidéo. Il est dommage de mélanger la finesse et la mélancolie et de morceau avec des séquences d’entraînements de danses si rudes pour le corps. On dira, à raison, que c’est du détail, mais à ce niveau-là ils sont très importants.
Défendre le meilleur de la culture, défendre la complexité et le raffinement dans l’expression de la sensibilité humaine : voilà ce que devrait défendre la Gauche, au lieu de s’enfoncer dans le populisme, à courir derrière des Gilets Jaunes et des anti-pass sanitaire toujours plus infects au fil des mois.
L’humanité a besoin de voir des projets comme celui de Demian Dorelli fleurir partout, pas de beaufs qui veulent continuer comme avant et s’enfoncer toujours plus dans la barbarie.