On passe d’une ligne populiste à une posture plébéienne.
La France Insoumise tenait son université d’été dans la Drôme et Jean-Luc Mélenchon en a profité dimanche 29 août 2021 pour réaliser son premier meeting de campagne. Le changement d’axe est notable, puisque le populisme a cédé la place à une optique plus ouvertement plébéienne.
Le discours de Jean-Luc Mélenchon peut se résumer à sa formule « l’ennemi c’est le financier », sorte d’écho aux paroles de François Hollande en janvier 2012 :
« Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »
Ce qui est totalement fou, c’est que ces propos de François Hollande à l’époque sont totalement complotistes et font plus que friser l’anticapitalisme romantique de type antisémite, et que personne n’a jamais rien dit alors que c’est totalement flagrant. L’ennemi est minoritaire, inconnu et parasitaire, il manipule et décide de tout en réalité… C’est le mode même de la vision fasciste du monde.
On notera d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la finance, mais du financier. Ce côté « personnalisation » est tout à fait représentatif d’une époque en quête d’un bouc-émissaire. C’est une sorte de course où tout le monde tente d’arriver à l’idéologie fasciste avant les autres…
D’où justement que Jean-Luc Mélenchon se soit prononcé au meeting contre le pass sanitaire. Cette fois c’est dit franchement, cela implique un appel à mobiliser en ce sens et à rejoindre de manière ouverte les manifestations anti-pass sanitaire. Il en va d’ailleurs de même pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui s’est dit anti-pass sanitaire le même jour dans Le Parisien, appelant à des initiatives en octobre.
On se doute que Pilippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon prétendront qu’il s’agit notamment de couper l’herbe sous le pied de l’extrême-Droite. En réalité, c’est servir de marche-pied culturel et de cinquième colonne au sein de la Gauche pour mieux l’assassiner.
Ici, Jean-Luc Mélenchon est à la point de la démolition et de la confusion, d’ailleurs. Dans son discours du 29 août 2021, Jean-Luc Mélenchon a par exemple utilisé le mot « système » de la manière suivante:
« Le système, lui, cherche à diviser entre « vaxs » et « antivaxs »ou en utilisant les religions. »
Historiquement le terme de « système » est un classique de l’extrême-Droite, car sa dimension fourre-tout sert d’éviter à dénoncer le capitalisme et la bourgeoisie, même de manière manipulatoire (car c’est très risqué).
Le terme de système implique quelque chose de flou, d’obscur, qui échappe au regard ; il y aurait des décideurs masqués menant des opérations bien précises, de manière calculée, pour maintenir leur domination de type parasitaire.
C’est d’ailleurs la même vision que les anti-pass sanitaire et effectivement, finalement, qui se ressemble s’assemble. Mais cela n’a rien à voir avec la Gauche.
Et Jean-Luc Mélenchon a, pour la première fois peut-être, nié l’universalisme, lui qui provient d’une tradition résolument universaliste (la gauche socialiste et la franc-maçonnerie). Il a en effet dit que :
« Il n’y a pas de culture possible sans l’altérité. Si vous n’avez pas quelqu’un de différent pour parler avec vous, et des fois dans une langue différente, parlez avec les murs. La diversité culturelle est l’aliment même du processus d’humanisation. »
C’est le contraire de l’universalisme, car l’universalisme dit justement que les différences sont secondaires et que tous les humains sont humains quelles que soient les couleurs de peau, les origines, le sexe, etc. Il ne s’agit pas d’un ethno-différentialisme !
On voit ici très bien que Jean-Luc Mélenchon se place sur la ligne des « Indigènes de la République » et des communautaristes en général. Ce qui est totalement décadent, une expression de décomposition par l’ultra-gauche, et totalement en décalage avec les gens.
C’est avec ce genre de choses qu’on voit vraiment que La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon est un simple produit de la décomposition de la Gauche PS-PCF, un catastrophe à la dérive convergeant avec le populisme « national-social ».
La France Insoumise est partie dans le sens inverse de là où il fallait aller : vers la Gauche historique!