Le cynisme règne en maître.
Le Monde a publié une chronique (payante) à la fois particulièrement militariste et de portée stratégique. Son auteur en est Alain Frachon, éditorialiste de ce quotidien, auquel il appartient depuis 1985. Si la chronique se veut une simple proposition-réflexion, c’est en fait surtout le reflet de la ligne moderniste à la Emmanuel Macron ; ce qui est vraiment nouveau, c’est le fait de le dire ouvertement, de manière cynique.
C’est que l’idée est simple : les États-Unis vont faire la guerre à la Chine et ils vont gagner, il n’y aura jamais d’unité européenne autour du moteur franco-allemand, il faut donc une défense européenne de bas niveau allié aux États-Unis, pour que la France profite d’une part du gâteau chinois.
Voici le titre de la chronique.
« La crise des sous-marins n’est pas une affaire de qualité de navire, c’est un grand pas en avant dans l’affrontement entre la Chine et les États-Unis »
Voici l’annonce cynique de la guerre sino-américaine.
« C’est un grand pas en avant dans l’affrontement sino-américain, d’ailleurs justifié de manière pro-américaine. »
« Le pacte Aukus – Australia, United Kingdom, United States – confirme la priorité stratégique des Etats-Unis : la Chine. »
« La Chine militarise à tout-va les îlots – territoires disputés avec ses voisins – dont elle s’est emparée par la force dans le Pacifique occidental. Elle a multiplié opérations d’espionnage et d’influence politique à Canberra. »
Voici la présentation « géopolitique » de la chronique, dans une démarche totalement cynique.
« L’épisode Aukus devrait confirmer la ligne d’Emmanuel Macron : en ces temps de réorientation des priorités états-uniennes, l’UE doit plus que jamais acquérir un minimum d’autonomie stratégique. Elle doit notamment se doter des moyens de résister à la pression revancharde de la Russie de Vladimir Poutine et d’exister dans un monde de blocs. C’est ce qu’on appelle l’Europe de la défense. »
« Nos partenaires – par ailleurs indifférents aux affaires du Pacifique – rechignent. Ils craignent qu’une telle perspective n’amène les Etats-Unis à s’éloigner plus encore du Vieux Continent.
Quant aux Américains, ils semblent, politiquement, psychologiquement, génétiquement, incapables de soutenir une autonomie stratégique européenne, serait-elle limitée.
Cette orientation serait pourtant conforme à leur nouvel axe stratégique : priorité à l’Asie-Pacifique parce qu’ils estiment que c’est là, face à la Chine, que se joue le maintien de leur leadership mondial. »
Le fait que le quotidien Le Monde montre à quel point on a changé totalement de contexte avec la crise (partir de la pandémie pour arriver à l’économie, puis la politique, les rapports de force entre pays…). Il est parlé de la troisième guerre mondiale comme si de rien n’était.
Une guerre sino-américaine serait un désastre pour l’Humanité – et la seule chose dont il est parlé, c’est de comment la France peut tirer son épingle du jeu. Ce n’est ni plus ni moins que de l’impérialisme – c’est sur des millions de mort d’une guerre que danse cette sinistre chronique du Monde.
Une réponse sur « La chronique militariste-stratégique pro Etats-Unis du Monde »
[…] du bloc dont le leader est la superpuissance américaine. C’est le même point de vue que dans la chronique militariste du Monde, c’est le même point de vue que le think tank qu’on doit qualifier d’impérialiste […]