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Écologie Planète et animaux

Quelques araignées de nos maisons et appartements

Un petit panorama.

Avec la fin de l’été il est probable de voir un certains nombres d’araignées venir se réfugier dans les maisons, voire les appartements afin d’échapper au froid.

Les araignées, ou Aranéides, appartiennent à l’ordre des Araneae, de la classe des Arachnides (comprenant également les scorpions et les acariens, entre autres).

Rappelons que les arachnides se distinguent des insectes par plusieurs caractéristiques :

  • quatre paires de pattes pour les arachnides et non trois
  • une corps segmentés entre 2 parties (cephalothorax et abdomen) contre 3 (tête, thorax et abdomen)
  • des yeux simples (appelés ocelles et pouvant être au nombre de 0 à 8) contre deux yeux composés de nombreuses facettes (appelés ommatidies)
  • absences d’ailes et d’antennes

Ces deux classes d’invertébrés appartiennent à l’embranchement dit des arthropodes, dont le caractère distinctif est de posséder un corps segmenté. Et comme tous les arthropodes l’araignée va connaître plusieurs mues successives au long de sa vie jusqu’à sa taille adulte (l’araignée de type mygale continue à muer après).

Plus une araignée est grande, plus elle mettra de temps à atteindre sa taille adulte et plus elle aura une durée de vie longue. En moyenne on considère qu’une araignée, dans de bonne condition, vit deux ans. Les grandes espèces de mygales peuvent atteindre 20 ans et même davantage.

Si la crainte ou le dégoût des arthropodes est assez courant chez de nombreuses personnes, c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les araignées, on parle très fréquemment d’ « arachnophobie ».

Comme souvent avec les phobies, les raisons sont rarement rationnelles. Il ne s’agit pas de peur devant la dangerosité des araignées, celles que l’on croise en France et en particulier dans les maisons sont l’immense majorité du temps inoffensives. Il s’agit plus d’un dégoût face à ces êtres aux longues pattes, probablement pas aidé par toutes une partie de la culture (notamment cinématographique) qui a joué sur leur aspect « monstrueux ».

Lutter contre une phobie n’est pas chose aisée. Une des meilleurs méthodes restent une approche rationnelle : l’étude, la connaissance et l’observation. Bien évidemment cela, en fonction du degré de phobie, doit se faire progressivement, certaines personnes ne pouvant même pas regarder une photo d’une araignée tégénaire dans une salle de bain sans détourner le regard et sentir leur ventre se nouer. Il faut bien sûr le vouloir et combattre une certaine appréhension. Mais si on aime la nature, les animaux, il n’y aucune bonne raison pour rejeter nos amis à huit pattes. Elles ont évidemment, comme tous les animaux sauvages, leur place dans notre écosystème. Voire même dans nos habitations.

Pholque phalangide

Pholcus phalangioides

Probablement la plus connue des araignées qu’on retrouve dans les habitations, la pholques phalangide (Pholcus phalangioides), aussi parfois appelé araignée des plafonds ou faucheux (à tort, voir le paragraphe suivant), elle fait partie de la famille des Pholcidae, qui se reconnait très facilement à ses très longues et fines pattes et son petit corps par rapport à celles-ci.

Elle peut finalement être plus facilement confondu avec les Opilions, un autre ordre des arachnides, souvent appelé « faucheux », « faucheurs » ou « faucheuses » , qu’avec d’autres familles d’araignées.

On les trouves très facilement dans les caves où dans les coins des murs et plafonds où elles tissent une toile irrégulière à laquelle elle s’accroche « à l’envers ».

En cas de danger outre la fuite, elle peut faire vibrer sa toile à une fréquence telle qu’elle en devient quasiment imperceptible.

Elle est totalement inoffensive pour l’humain, ses chélicères étant trop petit (environ 0,5mm) pour percer la peau. Tellement petit que pour capturer ses proies (des insectes) elle se repose beaucoup sur sa toile : après qu’un insecte soit pris dedans, elle va prendre soin de rajouter des fils de soies pour bien l’immobiliser avant d’aller y planter ses chélicères et attendre que le venin fasse effet.

D’autres pholques se rencontre régulièrement : Pholcus opilionoides (plus clair et plus petite), Holocnumus pluchei (présente surtout au niveau du bassin méditerranéen, avec une bande noire sur la face ventrale et un abdomen orné de motif).

Tégénaire noire

Eratigena atrica (wikipédia)

La tégénaire noire (Eratigena atrica), souvent surnommé la « tégénaire des maisons » est une des plus grande tégénaire et une des araignées les plus craintes des maisons. On l’y rencontre assez facilement, notamment dans les salles de bains.

Les tégénaires mesure souvent plus de 5 cm, jusqu’à environ 10 cm, pattes (velues) comprises.

Le terme tégénaire désigne en fait un ensemble de plusieurs genre de la famille des Agelenidae : les Aretigena, Eratigena, Tegenaria et Malthonica.

Parmi les plus communes il y a la Tégénaire noire (Eratigena Atrica), la Tégénaire domestique (Tegenaria domestica) ou encore la Tégénaire géante (Eratigena duellica). En extérieur il n’est pas rare de tomber sur la Tégénaire des champs (Tegenaria agrestis).

C’est une araignée assez sédentaire, elle a tendance à rester dans la même zone temps qu’il y a de la nourriture (insecte type mouches, moustiques…), sauf période de reproduction où les mâles se mettent en quête d’une femelle.

Sa toile est en nappe, dense, qu’elle améliore au fil du temps. Bien souvent au bout la toile prend la forme d’un tunnel où l’araignée mue, pond ses oeufs, grandit et se met à l’abri des prédateurs.

Ses pattes sont d’ailleurs surtout adapté à sa toile et bien moins au surface lisse de nos habitations : murs, plafonds, meubles, il leur arrive donc fréquemment de tomber, laissant certaine personne croire qu’elle leur a sauté dessus (ce qui n’est pas du tout un trait de leur comportement au contraire très prudent).

Elle ne représente aucun danger pour l’humain, n’étant pas du tout agressive, même dans une situation de danger. Dans les rares cas où elle cherchera à se défendre en attaquant, sa morsure est indolore.

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana

Zoropsis spinimana, aussi appelé araignée nosferatu de par le motif sur son céphalothorax, est une araignée de la famille des Zoropsidae.

Découverte seulement en 2005, c’est une araignée qui étaient jusqu’à assez récemment principalement présent dans le sud de la France mais qui est peu a peu remonté le long de l’Atlantique pour être désormais assez commun notamment en Île-de-France.

D’une taille assez imposante, de couleur brune (aux nuances allant de jaune à gris) elle n’est pas de nature agressive envers les humains (elle l’est en revanche face à d’autres araignées), quoiqu’elle peut se défendre lorsqu’elle se sent en danger (ou dans le cas d’une femelle proche de sa ponte), mais sa morsure n’entraîne pas de complication.

Elle ne tisse pas de toile (autre que pour les oeufs) et chasse, principalement la nuit, à l’affût, pouvant même s’attaquer à de grandes tégénaires.

Saltique chevronnée

Salticus scenicus

La Saltique chevronnée (Salticus scenicus) est la plus commune, en Europe, de la famille des Salticidae.

C’est une famille reconnaissable assez facilement, par son allure assez trapu, avec des pattes assez courtes et surtout deux grands yeux sur l’avant du front, et quatre petits sur les côtés de la tête.

La Saltique chevronnée (parfois aussi nommé Saltique arlequin) a un corps d’une taille de 5 à 7 mm, et une coloration noir et blanche propre au genre Salticus. L’espèce possède un abdomen noir avec trois bandes blanches, les deux dernières en chevrons.

On la trouve dans les bâtiments, ainsi que sur les murs extérieurs ou les poteaux.

Araignée diurne elle chasse le jour, à l’affût, puisqu’elle ne tisse pas de toile. Grâce à ses yeux elle possède une excellente vision, s’approche ou laisse approcher sa proie, tisse un fil de sécurité et saute dessus. Ce qui vaut le surnom d’araignées sauteuses à la famille des Saltiques.

Ce n’est ici qu’un panorama bien trop bref quant à la richesse de la vie animale, ici des araignées, néanmoins il faut bien penser que ce n’est qu’un début : toute une révolution culturelle est ici à réaliser et il s’agit de se mettre à l’oeuvre.