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Ukraine et Donbass séparatiste : les mysticismes « romantiques »

Le fascisme est une idéologie ici hautement développée.

Le fascisme est une idéologie ici hautement développée.

Lorsqu’il y a eu la guerre civile en Yougoslavie, l’extrême-Droite a été très partagée. Certains sont partis rejoindre les forces armées serbes, d’autres les forces croates. On peut résumer la différence de sensibilité comme suit :

– la Serbie avait une identité nationale bien identifiée, il y avait une forte dimension conservatrice avec l’Eglise orthodoxe, voire étatique-autoritaire avec un Etat fort déjà en place ;

– la Croatie était une nation posant une indépendance avec d’autant plus d’idéalisme et par conséquent on pouvait plaquer dessus beaucoup de rêves.

La même césure s’est déroulée au moment de la crise dans le Donbass. Certains activistes d’extrême-Droite ont rejoint les pseudos « républiques populaires », parce que c’était l’Eglise orthodoxe, la Russie sacrée avec ses rêves impériaux, l’idée d’un continent eurasiatique comme puissance mondiale. C’est ici un romantisme à la fois religieux et impérial. L’article L’expansionnisme russe anti-ukrainien et sa base idéologique «eurasienne» présente de manière incontournable cette idéologie.

En voici un exemple aussi avec une vidéo d’un Français ayant rejoint les forces armées séparatistes et s’étant converti au catholicisme orthodoxe, exposant à travers une chanson mystique – chevaleresque sa vision du monde.

Ceux qui sont partis en Ukraine ont un autre profil. Déjà, il ne faut pas tant parler de volontaires militaires que de cadres politiques rejoignant l’idée d’une Ukraine comme base pour un nationalisme européen. On parle ici de visites, de fréquentations, d’échanges d’expérience, d’inspiration. On est ici aussi dans la mystique national-socialiste extrêmement puissante en Ukraine en raison des multiples organisations fascistes et de l’idéologie de l’Etat ukrainien, qui valorise Stepan Bandera, qui s’était allié aux nazis pendant la seconde guerre mondiale pour tenter de former une Ukraine fasciste.

Il y a ainsi un Français qui a été arrêté en Ukraine en 2015 alors qu’il comptait revenir avec 125 kilos d’explosifs et 5 fusils d’assaut (il a été condamné à six ans de prison pour terrorisme, la justice française y voyant par contre un simple trafiquant d’armes…). Il y a surtout le groupe de metal « Peste Noire » qui est régulièrement valorisé en Ukraine, de mouture identitaire, nihiliste et élitiste (qui ne correspond pourtant pas du tout à l’idéologie national-socialiste « populaire » voire « basiste » promue en Ukraine).

Si l’on veut vaincre le fascisme, il faut avoir conscience de ces idéologies, notamment de leur rôle en France dans la réactivation de l’extrême-Droite, dans la cristallisation de son idéologie. Mais ce n’est pas tout : le fascisme a besoin de porter un faux romantisme, un romantisme idéaliste, pour parvenir à concurrencer la Gauche historique et lui enlever sa base.

Cela, bien entendu, la gauche caviar ne le voit pas en raison de ses préoccupations gouvernementales, tout comme la gauche kebab des « antifas » dans leur version d’ultra-gauche ne le comprennent pas, car leur camp est finalement celui des libéraux et des turbocapitalistes. Ceux-là sont finalement bien souvent autant opposés à l’extrême-Droite qu’à la Gauche historique.

Cependant, les gens portant les valeurs de la Gauche historique ne doivent pas perdre cela de vue. Il s’agit de changer la vie et d’être à la hauteur de la promotion d’un idéal amenant tous les êtres humains à changer dans le plus profond de leur être. C’est une humanité nouvelle qui est à l’ordre du jour.