Très utile pour connaître une vision du monde irriguant l’ultra-gauche.
L’idéologie du Rojava – la petite région autonome de Syrie à majorité kurde – irrigue très largement l’ultra-gauche. Cette idéologie est façonnée par le PKK agissant en Turquie et son dirigeant emprisonné Abdullah Öcallan (surnommé Apo).
Le PKK est pourtant né sur une base marxiste-léniniste, mais il l’a rapidement abandonné pour une démarche patriotique (ou nationaliste de gauche) se tournant finalement vers le principe confédéral / décentralisé (du moins officiellement), considérant qu’Abdullah Öcallan a formulé la solution à toutes les questions révolutionnaires du monde, au moyen du « municipalisme libertaire » et du « confédéralisme démocratique ».
L’ennemi, c’est très clairement ici la Gauche historique et en général c’est comme si tout ce qui a existé avant les années 1990 aurait été invalidé et ne serait même pas à prendre en compte. Une large partie de l’ultra-gauche post-anarchiste et post-trotskiste s’est d’ailleurs, depuis quelques années, d’une manière ou d’une autre reconnue dans cette approche (c’est par exemple une référence pour la « Jeune Garde »).
De nombreux Français ont de ce fait rejoint le Rojava pour combattre aux côté des Kurdes dans les YPG (Unités de protection du peuple), afin de combattre Daech, mais également par sympathie pour le projet au Rojava (mis concrètement en place par le PYD – Parti de l’union démocratique, lié au PKK). Ils sont intervenus das un contexte régional de guerre et pour cette raison la situation a été complexe, teinté parfois de pragmatisme de la part des forces kurdes, les États-Unis couvrant le Rojava depuis quelques années (il y a pratiquement mille soldats américains dans la région), des experts militaires français ayant également aidé à la formation des YPG, etc.
Voici justement une interview d’un Français parti là-bas, réalisé par le média d’ultra-gauche Lundi matin (qui consiste en la « suite » de la mouvance de « l’insurrection qui vient » de Julien Coupat).