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La France patrouille en Mer Noire au service de la superpuissance américaine

La France participe au bellicisme américain.

La France participe au bellicisme américain.

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone le 14 décembre 2021 avec le président russe Vladimir Poutine, sans que l’Elysée n’exprime son avis à ce sujet. Et pour cause : la France s’est embarquée avec la superpuissance américaine, comme le montre la présence du bateau de guerre dénommé Auvergne en Mer Noire.

La frégate multi-missions Auvergne de la Marine nationale fait 142 mètres de long et pratiquement 20 de large ; c’est un navire redoutable sur le plan des écoutes : système d’interception de communications, sonar de coque UMS-4110, radar Herakles de Thales antenne à balayage électronique deux axes, système de surveillance panoramique électro-optique Artemis, système de détection radar…

Et il est au service de la superpuissance américaine en Mer Noire. Son parcours l’y menant est le suivant :

– participation à l’exercice militaire aéromaritime haute intensité Polaris 21 mêlant plusieurs pays,

– passage en Italie à Naples au quartier général de la 6e Flotte de l’US Navy pour les officiers du groupement « Opérations »,

– envoi en Méditerranée orientale dans le cadre de l’opération Chammal (concernant l’Irak et la Syrie), officiellement en raison d’une présence nécessaire « quasi permanente » d’un navire de la Marine nationale,

– modification subite au bout de trois jours et franchissement le 13 décembre du le détroit des Dardanelles puis du détroit du Bosphore pour rejoindre la Mer Noire.

La frégate française débarque concrètement au moment même où le destroyer américain USS Arleigh Burke doit quitter la zone en raison de la convention de Montreux réglementant la présence de navires de pays non riverains.

Cela signifie que l’armée française s’inscrit entièrement dans la stratégie militaire américaine. S’il y a une guerre Ukraine-Russie, l’OTAN est clairement de la partie en soutien à l’Ukraine (d’ailleurs poussée à l’affrontement) et la France est impliquée.

L’armée française peut bien parler du désir d’avoir une « appréciation autonome de la situation ». C’est du mensonge et un alignement volontaire sur le bellicisme américain, le capitalisme français y voyant une orientation militariste conforme à ses propres exigences.

Personne ne peut être dupe de cela, alors que déjà l’armée russe a intercepté par deux fois des avions Rafale, un avion de reconnaissance électronique Transall C-160NG, avion ravitailleur KC-135 et Mirage 2000D, ce dernier type d’avion jouant les rôles d’avion muni d’une balise d’écoutes. Et un événement important est à noter : la frégate française Bretagne a changé d’équipage le 7 décembre 2021… à Reykjavik, en Islande. L’armée française ainsi ni plus ni moins que réalisé une « relève d’équipage en escale sur le théâtre Atlantique Nord », afin de pouvoir encore plus mener d’activités militaires en prolongeant la durée des opérations.

C’est là un saut dans le bellicisme et l’ennemi est la Russie, présentée comme un pays monstrueux avec une population asservie, qu’il s’agit bien entendu de libérer en renversant le régime tyrannique, etc. Si la Russie est bien entendu un pays marqué par un régime intolérable, les pays capitalistes ont un régime tout autant inacceptable, mais bien plus stable grâce à la société de consommation, et cherchent à justifier à l’opinion publique leurs objectifs guerriers.

Nous vivons une accélération du militarisme en général et, en particulier, une puissante polarisation avec le conflit Ukraine/Russie, qui est en ce moment l’aspect principal de l’Histoire.