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Ukraine : la guerre est devenue l’actualité d’un occident à la conquête de l’Est

C’est un marqueur historique terrifiant.

C’est un marqueur historique terrifiant.

Le 16 décembre 2021, Le Figaro titre donc sa Une en disant que « l’Europe redoute une attaque de la Russie » contre l’Ukraine. C’est là mensonger, de la propagande belliciste, et c’est d’autant plus facile à dire que sur agauche.org cela est expliqué en long, en large et en travers depuis avril 2021.

N’est-ce pas là contradictoire? C’est effectivement contradictoire. Car si la Russie veut depuis avril 2021 faire en sorte que l’Ukraine s’effondre, quitte à l’envahir pour cela… l’aspect principal de la période actuelle, c’est que l’OTAN veut la guerre, afin de faire en sorte que la Russie s’effondre.

C’est l’OTAN, avec à sa tête la superpuissance américaine entièrement épaulée par le Royaume-Uni qui veut désormais la guerre, encore plus que la Russie, qui la veut aussi. Et l’OTAN a le soutien franc et massif, belliciste, de la Lituanie, de l’Estonie et de la Pologne… Alors que traînent les pieds l’Allemagne, la France et l’Italie.

D’où une propagande ininterrompue depuis peu dans les médias occidentaux, qui culminent désormais dans une affirmation ouverte, publique, visant à « éduquer » les gens, à façonner l’opinion publique. Le Figaro explique même qu’il y aurait 170 000 soldats russes aux frontières, ce qui est faux, même en l’attribuant aux services secrets américains qui disent qu’il pourrait d’ici début janvier y avoir 170 000 soldats russes, pas qu’ils sont déjà là.

Cette propagande est déjà massive depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Elle est désormais à l’échelle de l’Union Européenne. Partout, c’est le même mot d’ordre : il faut affronter le monstre russe!

Cela correspond à une montée en puissance dans les volontés « géopolitiques » de conquête à l’Est dans l’Europe. Cette carte proposée par l’Union Européenne en témoigne. Elle reflète le « partenariat oriental », qui tenait un sommet le 15 décembre 2021.

La note en bas de la carte indique que l’Union Européenne soutient ouvertement les opposants au régime, appelant à son renversement

L’Ukraine est ici un jouet pour faire de la Russie ni plus ni moins qu’une semi-colonie, ce que sont les pays de l’Est en général, car il ne faut se faire aucune illusion à ce sujet. Le capitalisme local peut être plus ou moins développé, plus ou moins corrompu-bureaucratique d’ailleurs (avec des oligarques), il n’en reste pas moins que ce sont le entreprises occidentales qui disposent d’une complète hégémonie. C’est d’autant plus vrai que les pays de l’Est ont souvent été fragmentés pour les fragiliser : qu’on pense à la destruction de la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.

Les gens des pays occidentaux le savent bien, mais ils tolèrent les mensonges à ce sujet, parce qu’ils en profitent. Les usines à l’Est… la prostitution à l’Est… le tourisme peu onéreux à l’Est… l’Est de l’Europe est exploitée de manière ignoble, d’où d’ailleurs une horrible situation politique là-bas, avec des régimes totalement opposés à tout ce qui relève de la Gauche historique (le plus souvent interdite par ailleurs) et une opposition activiste ouvertement fasciste. Les pays de l’Est, c’est une combinaison de colonialisme occidental, de libéralisme avec très peu de social, d’ultra-nationalisme agressif.

Il suffit de voir les stéréotypes quant à l’Est de l’Europe en France. Les hommes de l’Est sont présentés comme de simples demeurés lourdauds et inquiétants, les femmes de l’Est comme des opportunistes vénales prêtes jusqu’à rejoindre la pornographie. C’est donc avec d’autant plus de facilité que l’Ukraine est utilisée politiquement et militairement pour affronter la Russie.

Le régime de Vladimir Poutine est évidemment inacceptable et ouvertement expansionniste. Cependant, la Russie est une question russe et ce n’est pas un capitalisme faisant la conquête de l’Est que cela résoudra quoi que ce soit au fond. L’Ukraine est ainsi prise au piège, sa population devient choisir entre Charybde au visage de l’OTAN et Scylla au visage de la Russie. C’est un cauchemar historique que vit cette nation.

Et ce qu’on vit est, en ce sens, de par le rapport historique entre la Russie et l’Ukraine, une réédition de la séparation de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie, mais dans un contexte de crise internationale du capitalisme, avec une haine instrumentalisée à tous les niveaux afin de la faire s’exprimer avec acharnement.

Le capitalisme génère ici des haines nationales, afin de diviser pour régner. Le refus catégorique de la guerre correspond au drapeau rouge, au principe de l’internationalisme : prolétaires de tous les pays, nations et peuples opprimés, unissez-vous!