Que ce soit la Russie et de la superpuissance américaine, l’un des deux devra reculer.
Le 25 décembre 2021, la Russie a informé que 10 000 soldats avaient fini leurs exercices et allaient rentrer dans leur base. Ces soldats avaient été actifs un peu partout en Russie (Volgograd, Rostov, Stavropol, Astrakhan, la Crimée et l’Ossétie du Sud occupées…) et leur matériel restait sur place, mais cette information d’un départ de soldats a suffi aux médias occidentaux pour expliquer le jour même que l’armée russe commençait son désengagement des frontières ukrainiennes!
C’est absolument n’importe quoi, mais cela montre aussi à quel point on est dépendant des informations fournies par les régimes en place et les médias, en l’absence de structures d’informations réellement démocratiques et internationales. C’est ainsi que des opinions publiques sont façonnées, au moyen d’informations partielles, tronquées, sélectionnées. Cela peut avoir comme source une campagne d’intoxication psychologique comme tout simplement le caractère libéral – opportuniste des journalistes, dont le niveau est toujours plus bas.
Et à l’arrière-plan, les puissances font quant à elles des choix en fonction d’informations de leurs services (secrets, militaires, diplomatiques…), sans que l’opinion publique ne s’en émeuve, ni d’ailleurs n’en sache rien, ni même ne s’intéresse à ce genre de choses. La cassure est complète entre l’État et la société, ce qui témoigne de l’ampleur de la crise en ce domaine.
Partant de là, les peuples sont embarqués dans les coups de pression et les guerres sans même le savoir. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a ainsi informé que l’Union Européenne, « de concert avec les Etats-Unis et l’OTAN », avait déjà prévu les mesures devant frapper la Russie en cas d’incursion armée de la part de celle-ci en Ukraine. Personne en France ne sait rien de cela, à part le président et son équipe, le gouvernement et son équipe pour les relations internationales.
C’est pourtant d’une signification immense, puisque cela implique que la France fasse partie du bloc occidental voulant faire tomber la Russie. Si cela tourne mal, alors les Français sont de la partie. Et cela tourne déjà mal, vue l’ampleur de ce qui est en jeu, la dimension des moyens employés, le niveau des objectifs puisqu’il s’agit de la bataille pour la prise de contrôle de l’Ukraine.
On est donc là dans un conflit très clair entre grandes puissances, avec une passivité complète des masses et de la Gauche. On est revenu à la société française d’avant 1914, avec son style endimanché de petit-bourgeois acceptant le régime tout en râlant à la française.
Quiconque regarde pourtant la situation voit le côté insoluble alors que la crise est partout depuis la pandémie. Au-delà de considérations sur la crise, qui est le véritable moteur du jeu de massacres actuel, les fait sont là. La Russie ne veut pas de l’Ukraine dans l’OTAN et, de son côté, l’Ukraine a l’intégration future dans l’OTAN qui est inscrite dans sa constitution.
Les positions sont claires et à couteaux tirés. Lors de son passage à la chaine de télévision russe Rossia-1 le 26 décembre 2021, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitry Peskov, a dit que c’était pour la Russie « maintenant une question de vie ou de mort ».
Présent à la même émission – il prend la parole en fait absolument tous les jours en ce moment – le président russe Vladimir Poutine a expliqué que si en janvier 2022 les Etats-Unis ne fournissaient pas de garanties tangibles pour la sécurité de la Russie, la réponse serait militaire, ce qui donne de manière semi-cryptique :
« Elle [la réponse de la Russie] pourrait être toute différente. Cela dépend des propositions qui me seront présentées par nos experts militaires. »
Cela a le mérite de la clarté : ce sont les militaires qui fourniront les réponses, et même les experts, ce qui implique une dimension stratégique.
Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, a quant à lui proposé le 12 janvier pour une discussion entre l’OTAN et la Russie. Mais il faut rappeler ici que la Russie ne veut discuter qu’avec les Etats-Unis et qu’elle attend des garanties très claires de ceux-ci. Dans tous les cas, un des protagonistes devra reculer. Et si l’un voit que l’autre ne le fera pas, il interviendra militairement au moment lui paraissant le plus opportun.
L’Histoire échappe donc entièrement aux masses en ce moment ; il n’y aucune démocratie et le peuple est absent, les puissances font ce qu’elles veulent dans le cadre de la bataille pour le repartage du monde. Le seuls « critiques » existantes sont « sociétales », insérées dans la société capitaliste, totalement convergentes avec le capitalisme en voie de modernisation (dans la variante turbo-capitaliste à la LGBT) ou bien le capitalisme traditionnel (dans la variante nationaliste – conservatrice ultra).
C’est une catastrophe complète et le sol va se dérober sous les pieds de tout cela. L’avenir va à la fois tout bouleverser et être bouleversé !