Le Donbass séparatiste a connu une intense nuit de bombardements de la part de l’Ukraine, qui de son côté prétend ne mener aucune action. On est là dans un jeu cynique – de part et d’autre – qui consiste à développer une escalade exactement comme en 1914, afin d’installer des conditions de guerre.
Et la Gauche française, qui devrait assumer cette question de l’Ukraine, de la guerre, ne fait rien, prolongeant son suicide politique. Il suffit de regarder les sites de gauche, d’extrême-gauche, ou même d’ultra-gauche, pour voir qu’il n’est pas parlé de l’Ukraine. Il n’y a rien. La seule chose éventuelle qu’on puisse trouver et encore rarement est une position bricolée à la va-vite et se contentant d’un point de vue généraliste sur « l’impérialisme ». Faut-il rappeler que le mouvement des gilets jaunes, totalement marginal numériquement et idéologiquement réactionnaire, avait par contre provoqué à la fois une grande fascination et une avalanche d’articles ?
Cela en dit long sur le fond du problème : les Français vivent dans une bulle capitaliste oscillant entre l’envoûtement pour un capitalisme encore plus rapide, un turbocapitalisme (la livraison de plats, de biens de consommation, les LGBT, Uber, etc.), et la nostalgie d’un capitalisme plus tranquille, plus stable, même si plus arriéré (depuis la démarche zadiste jusqu’à Eric Zemmour). Et la Gauche en est prisonnière…