N’attendez rien des autres courants politiques.
La guerre en Ukraine est là, elle s’impose à l’actualité. Après la pandémie, la guerre, et en même temps il y a le réchauffement climatique. Et la pandémie n’est pas finie d’ailleurs ; tout s’accumule. Le monde court à l’abîme. Mais il existe tout un parcours historique de conscience de classe – et la lutte contre la guerre en est une constituante. Même si la société française subit l’emprise massive du capitalisme, cet aspect de refus de la guerre reste présent. C’est là-dessus qu’il faut se fonder.
Il faut dire aux gens, à tous les gens, à tout le monde dans son entourage : regardez, la guerre est là, et elle était prévisible, elle était prévue, parce que le capitalisme ce n’est pas la paix, c’est la concurrence, la compétition, le chacun pour soi, y compris le chacun pour soi des Etats. Il n’existe pas de « confort » individuel à l’écart du cours du monde. Il n’est pas possible de laisser le militarisme et la guerre s’installer dans le panorama de la vie mondiale. Il faut s’organiser, il faut participer à la lutte des classes, car au fond, c’est de cela qu’il s’agit.
Agauche.org publie des articles développés sur l’Ukraine depuis début avril 2021 : appuyez-vous dessus pour comprendre la situation en profondeur et pour justifier le propos comme quoi ce conflit ne tombe pas du ciel. Et plus il est possible de faire en sorte que les gens s’expriment collectivement contre la guerre – dans un cadre associatif, syndical, politique, amical – mieux c’est.
Et il faut bien souligner que la Gauche historique existe, qu’elle a des fondements inaliénables, une continuité malgré la corruption capitaliste. C’est une bataille politique.
La Gauche historique, c’est celle des socialistes et des communistes, par opposition aux anarchistes et aux syndicalistes d’une part, qui rejettent la politique, mais également par opposition à ce courant apparu récemment, de type « post-moderne », prônant le libéralisme libertaire, les réformes sociétales.
L’opposition aux anarchistes et aux syndicalistes est traditionnelle, l’opposition aux « post-modernes » est ce que nous affirmons (contre vents et marées), parce que nous voyons bien que les conservateurs et les ultra-modernistes (pro cannabis, LGBT, PMA, communautarisme religieux, art contemporain, migrants, etc.) ne sont que les deux faces de la même pièce.
Les ultra-modernistes se disent la seule vraie force transformatrice, mais en réalité ils convergent avec le capitalisme et sont portés par les idéologies que transportent Amazon, Uber Eat, TiktTok, Twitter, etc., qu’on peut résumer au « venez comme vous êtes » de McDonald’s. Et la preuve de cela, c’est qu’ils ne disent rien contre la guerre.
Les faits sont là : les anarchistes et les syndicalistes ne comprennent rien à la guerre, les « post-modernistes » non plus. Ils dénoncent la Gauche historique comme passéiste, mais c’est simplement parce que leur seule actualité, c’est le capitalisme sans cesse renouvelé. Ils vivent de ce capitalisme, ils vivent dans ce capitalisme, ils en sont prisonniers.
Ils ne sont donc pas en mesure de cerner le cours du capitalisme. Voici par exemple ce qu’on lisait sur le site de Révolution permanente le 22 février 2022, et c’est un excellent exemple de géopolitique en mode « critique » , où on se croit plus intelligent que les bourgeois sur leur propre terrain, sans avoir aucune analyse de fond sur la nature du capitalisme.
« Par conséquent, bien que nous ne puissions pas écarter la possibilité d’une guerre et même celle d’une invasion de l’Ukraine, il existe beaucoup d’éléments d’importance stratégique pour la Russie qui la poussent à éviter les conséquences d’un tel conflit : sanctions encore plus dures, des centaines de milliers de réfugiés se dirigeant vers la Russie, une défaite militaire et politique (ce qui n’est pas du tout exclu), entre autres. C’est pour cela que centrer le conflit sur les républiques séparatistes donne une certaine marge de manœuvre à la Russie et met la pression du côté des impérialistes occidentaux. »
Ou bien encore ce qu’on lit, le même jour, sur un blog d’ultra-gauche :
« Devant nous s’ouvre un gouffre : celui de l’incertitude. L’ensemble des scénarios est possible : de la tape sur la main à la guerre. »
Il n’existe pas d’incertitude dans le capitalisme en crise. La guerre a un caractère inévitable, correspondant à la bataille pour le repartage du monde. Et seule la Gauche historique peut y faire face, car elle seule, de par ses fondamentaux, comprend la réelle nature du capitalisme.