Il n’y a pas de hasard ni de plan, c’est la crise générale du mode de production capitaliste.
L’épidémie de Covid-19 a été un coup de massue pour les français, qui au début ont rêvé d’un monde d’après. Il y a eu un début de réflexion sur le capitalisme et l’écologie, puis le déni s’est mis en place avec le grand retour des comportements libéraux et la mentalité « après moi le déluge ».
Il n’empêche que l’agenda imposé par le covid a profondément marqué les gens.
L’arrivée de la guerre en rajoute à l’hébétude, avec l’impression générale d’aller de Charybde en Scylla, comme succession de hasards malheureux. Certains veulent y chercher une signification, sachant que le hasard n’existe pas, ce qui est vrai, mais comme la gauche est faible, cela se résume à une lecture complotiste ou un refuge dans la religion, ce qui revient au même.
Seule la connaissance scientifique du capitalisme permet de conjurer les lectures fatalistes liées au hasard et celles idéalistes du grand plan. En effet quiconque voit les choses en terme de lutte des classes aurait dû prévoir que le grand arrêt dans les chaînes de production capitaliste et l’injection de quantité astronomiques d’argent fictif allait mener les grandes puissances à la guerre.
C’est ce que la revue Crise a documenté depuis le mois de mai 2020 et en cela c’est un travail incontournable.
Ce n’est donc pas le covid, puis la guerre mais le covid donc la guerre.
Concrètement, les grandes puissances capitalistes sont endettées jusqu’au cou et la production est mise sans dessus dessous par des ruptures d’approvisionnement, des ruptures de main d’œuvre et dans les secteurs stratégiques qui freinent la restructuration et nécessite de nouvelles alliances.
L’économie est désorganisée, la pagaille règne, l’incertitude gagne les esprits, les opinions publiques sont tendues.
Il y a donc un besoin d’une remise en ordre qui provient de la grande bourgeoisie et qui n’a comme seule option le fascisme et la guerre, le fascisme donc la guerre, la guerre donc le fascisme.
Les grandes puissances sont donc des « challengers » à la veille d’un grand repartage du monde et les vieilles alliances sont pleines de tensions internes.
La position internationaliste adéquate fera la différence sur le temps long et il ne s’agit pas ici d’une solidarité abstraite et de vague dénonciation mais d’une lutte contre les points de vue nationalistes qui vont former un étau toujours plus étouffant.
L’Internationalisme doit saisir tous les aspects de la crise pour refléter les besoins vitaux des peuples. Tout est en rapport, y compris ce qui nous a mené ici, la fuite en avant dans la destruction généralisée de la nature, les impérialismes, les tensions internes aux nations avec la montée du fascisme dans le monde, le triomphe de la consommation…
Seuls les grands idéaux du mouvement ouvrier peuvent mener à l’unification de l’humanité et la fin de ces guerres fratricides.