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Le fanatisme belliciste anti-russe du ministre français de l’Économie Bruno Le Maire

Un pas de plus vers la guerre mondiale.

Un pas de plus vers la guerre mondiale.

La France est-elle en guerre contre la Russie ? Officiellement non, mais en pratique ce n’est pas si évident. Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire est allé très loin mardi 1er mars 2022 dans ses propos à l’encontre de la Russie en assumant le mot « guerre » sur France info. Il a dit, avec un ton particulièrement martial :

« Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. »

Il a précisé à quel point il voulait atteindre la Russie, et même le peuple russe, au moyen de la guerre économique.

« Nous voulons viser le cœur du système russe, nous visons Vladimir Poutine, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe. Et le peuple russe en paiera aussi les conséquences. On ne sait pas faire autrement. »

De manière totalement fanatique, il s’est félicité de l’efficacité (selon lui) des mesures déjà prises contre la Russie, en annonçant que le but était maintenant d’enfoncer le clou :

« Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe. »

Ces propos sont incroyablement belliqueux, en plus d’êtres délirants dans leur contenu. C’est belliqueux, car il s’agit ici d’assumer une guerre, d’écraser un ennemi et avec lui son peuple. C’est délirant car en pratique les pays du bloc formé par les États-Unis, dans lequel s’inscrit la France, n’ont aucun moyen d’affirmer pour l’instant que l’économie russe est effectivement en train de tomber. C’est de la pure propagande de guerre, pour galvaniser l’opinion, pour mettre la pression sur l’ennemi.

Mais, emporté par son fanatisme, le ministre français est allé trop loin, en assumant trop ouvertement la position du gouvernement français et sa volonté d’écraser le régime russe. Il s’est fait recadrer et de manière pathétique, il a dû atténuer ses propos en expliquant plus tard dans la journée que « le terme de guerre utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade », en précisant que la France n’est « pas en conflit contre le peuple russe ».

Sauf que les mots ont été prononcés, et s’ils sont éventuellement maladroits, ils reflètent en tous cas l’état d’esprit du gouvernement français. Il s’agit en l’occurrence d’un alignement total sur la superpuissance américaine et sa volonté de domination mondiale, avec la confrontation à la Russie comme préalable incontournable.

La France, dans le giron des États-Unis, soutient totalement le régime nationaliste, corrompu et nationaliste-racialiste au pouvoir en Ukraine depuis 2014. Régime dont l’instauration a été soutenue par eux. La France n’en a rien à faire ni de l’Ukraine, ni du peuple ukrainien, il ne s’agit pour elle que de défendre un pré carré en le disputant à la puissance russe, elle-même tendanciellement dans le giron de la superpuissance chinoise.

D’ailleurs, l’avalanche de sanctions économiques contre la Russie a surtout comme conséquence de pousser encore plus franchement la Russie dans le sillage de la superpuissance chinoise et de renfoncer les tensions avec le bloc formé par les États-Unis. C’est la tendance à la guerre mondiale qui se dessine sous nos yeux chaque jour, comme avant 1914.

Bruno Le Maire, en tant que libéral pro-OTAN, est un défenseur acharné du capitalisme dans sa version américaine, et on voit très bien en écoutant ses propos que ce n’est que de cela qu’il s’agit. Lorsque le ministre français de l’Économie entend « provoquer l’effondrement de l’économie russe », il développe juste avant que :

« États-Unis et Europe ensemble sont de très loin le continent économique et financier le plus puissant de la planète. »

C’est là assumer l’alignement sur la superpuissance américaine. L’écrasement économique de la Russie est donc au programme du ministre de l’Économie aujourd’hui, et dans son sillage l’écrasement militaire de la Russie sera bientôt au programme de l’OTAN.

De son côté évidemment, le régime russe est très content d’une telle opposition, lui permettant d’assumer encore plus facilement ses positions, son impérialisme. La Russie peut justifier d’autant plus facilement son invasion de l’Ukraine et sa négation de la nation ukrainienne, que celle-ci est inféodée au bloc américain-européen avec le président Volodymyr Zelensky et la tendance nationaliste qu’il représente.

Dmitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, ancien premier ministre et figure majeure du régime, a ainsi rétorqué dans la journée dans un message en français sur Twitter :

« Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles. »

On rappellera au passage que le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire avait quelques jours auparavant parlé de manière indécente « d’arme nucléaire financière » (à propos du système bancaire SWIFT). On nage ici en pleine folie, dans une folie monstrueuse amenant à la guerre de part la concurrence acharnée entre les pays dans tous les domaines.

Ce n’est pas une folie imputable au cerveau « malade » de quelques dirigeants, pas plus celui de Vladimir Poutine que celui de Bruno Le Maire. Il s’agit simplement d’une tendance historique, du développement normal du capitalisme qui mène inéluctablement à la guerre et la crise, à la crise et la guerre. Bruno Le Maire, tout comme Vladimir Poutine, n’en sont que les vilains instruments.

Seuls les peuples peuvent s’y opposer, en France, en Russie, aux États-Unis, en Ukraine, en prenant le pouvoir pour instaurer des régimes véritablement démocratique et populaire, avec l’internationalisme prolétarien comme seul agenda diplomatique. Il n’y a pas d’autre choix ! Le monde se précipite à l’abîme. Et la conscience sociale des gens est à zéro. L’Histoire va s’accélérer sans commune mesure – dans un sens comme dans un autre.