C’est parti comme en 14.
C’est un phénomène de société : chacun y va de son grain de sel, reprenant à sa sauce le bourrage de crâne des couches dominantes de la société. C’est un grand laisser-aller dans le n’importe quoi, dans un grand mouvement de convergence avec l’OTAN.
Car la chose est entendue : les Russes massacrent les Ukrainiens, alors qu’ils rasent les villes. Et ils sont prêts à employer l’arme nucléaire. Poutine est un fou. Tel est le mot d’ordre, inlassablement repris par tous les médias se satisfaisant de la France capitaliste.
La Russie serait en effet en train de perdre la guerre, son armée inefficace et rétive s’effondrant sous les coups de l’armée ukrainienne et de la population ukrainienne révoltée en général. Le prétendu « blitzkrieg » contre une armée de 300 000 hommes dans un pays de grande taille espéré par le président russe Vladimir Poutine – présenté à la fois comme un malade en phase terminale et un psychopathe désireux d’appuyer sur le bouton nucléaire – aurait échoué.
C’est une propagande caricaturale, et systématique. A l’image du secrétaire d’Etat américain comparant de manière négationniste le siège de la ville de Marioupol… à celui de Leningrad. Incroyable ! Mais une telle propagande a deux raisons directes. Tout d’abord le frère de Vladimir Poutine est mort lors du siège de Leningrad. Et Marioupol encerclé a comme noyau dur de l’armée ukrainienne les fascistes du bataillon Azov, qui forment un élément essentiel du régime ukrainien qu’il s’agit de sauver à tout prix du côté américain.
Ce bourrage de crâne est un appel à la mobilisation pro-OTAN, à l’image de pseudos artistes faisant des tracts sous la forme d’avions en papier au musée Guggenheim de New York, appelant à fermer l’espace aérien de l’Ukraine, car les Russes voudraient… faire sauter la plus grande centrale nucléaire pour « effacer » les Ukrainiens. Délirant!
Le terme « effacer » se retrouve chez la Femen Inna Shechenko – qui rappelons-le n’a jamais parlé de l’Ukraine avant le déclenchement de l’invasion russe.
Tout cela correspond directement au concept du prétendu « holodomor », inventé dans les années 1980 aux Etats-Unis sur la base de la propagande des nationalistes ukrainiens émigrés. Les Russes auraient tenté, dans les années 1930, de sciemment génocider les Ukrainiens en les faisant mourir de faim. Il ne s’agit pas, comme on le lit souvent, d’un événement qui serait lié à la collectivisation des terres agricoles (les fameux kolkhozes et sovkhozes). Pour les tenants du « holodomor », dont la superpuissance américaine, le régime ukrainien, etc., il y aurait eu un véritable plan machiavélique des Russes pour exterminer les Ukrainiens.
C’est l’idéologie des nationalistes ukrainiens, qui fantasment sur une nation « pure » des Russes, des Polonais, des Juifs, des communistes, et qui a conflué avec la superpuissance américaine dans une grande convergence, dont le régime ukrainien est l’expression concrète depuis 2014. C’est une grande relecture de l’Histoire, alors que tout montre que les Russes et les Ukrainiens sont des peuples intimement liés depuis bien longtemps, y compris après le prétendu « holodomor ».
C’est une conception au service de la superpuissance américaine, qui détruit de l’intérieur la résistance nationale ukrainienne contre l’invasion russe, en l’asservissant à un autre dominateur.