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Ukraine : ni « campisme » ni relativisme, l’ennemi c’est l’OTAN

L’ennemi, c’est son propre capitalisme.

L’ennemi, c’est son propre capitalisme.

Il existe deux écueils à éviter fondamentalement au sujet de l’intense propagande belliciste que font les médias français, qui reprennent mot pour mot ce que l’Ukraine leur propose, c’est-à-dire le régime ukrainien, et plus précisément encore le régime ukrainien avec une horde de conseillers de l’OTAN.

Le premier, c’est de tomber dans le « campisme », de considérer qu’il n’existe qu’une seule force négative historiquement, la superpuissance américaine. Cette erreur pousse à trouver tout ce qui est anti-américain forcément vrai et juste, à considérer qu’il existe un vaste « camp » objectivement « anti-impérialiste » au-delà des conceptions différentes (Cuba, l’Iran, la Syrie, la Chine, la Corée du Nord, etc.). Un exemple parlant de cela est le site investigaction, et toute la scène nostalgique du PCF des années 1970-1980 est sur cette ligne.

Le second, c’est de pratiquer le relativisme, de dire que tant un côté que l’autre sont à combattre, et qu’il faut par conséquent ne rien faire, ou du moins affirmer soutenir l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre. Cette erreur pousse à se mettre à la remorque de son propre capitalisme, qui est partie prenante du conflit sans l’être officiellement. Un exemple parlant de cela est l’Union Communiste Libertaire et en général la scène politique marquée par l’anarchisme ou le trotskisme ; c’est également dans une version plus opportuniste encore celle de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon (les députés européens Manon Aubry, Anne-Sophie Pelletier, Emmanuel Maurel, Leïla Chaibi, Manuel Bompard et Younous Omarjee ont voté le premier mars 2022 un texte européen appelant à des sanctions contre la Russie, une aide militaire à l’Ukraine, un renforcement régional de l’OTAN).

La seule ligne juste, c’est de dire que la Russie est l’agresseur, qu’il faut soutenir la nation ukrainienne… Mais que le régime ukrainien est entièrement un outil de l’OTAN qui a des visées impériales aux dépens de la Biélorussie, de la Russie.

Comme la France est dans l’OTAN, et qu’on est en France, alors soutenir l’Ukraine comme nation indépendante… C’est combattre l’OTAN. Les tâches de la Gauche authentique dans chaque pays dépend des conditions objectives. De la même manière qu’en Russie il faut combattre la guerre d’invasion… En France il faut refuser les sanctions et les livraisons d’armes à l’Ukraine.

C’est un paradoxe pour qui ne perçoit pas le jeu contradictoire des inter-relations entre les puissances. Mais c’est cela faire de la politique au sens réel du mot.

Il faut pareillement ne pas croire et ne pas faire aux confiances aux médias français dont les activités, par définition même, sont au service du capitalisme et de ses entreprises bellicistes. Il faut comprendre que le capitalisme est un bloc. On ne peut pas le contourner. On ne peut pas faire confiance au capitalisme et encore moins à son propre capitalisme. Ce serait de la corruption, comme en 1914.

Les pro-OTAN l’ont bien compris, ou plutôt ils ont parfaitement senti le moment, ils ont compris qu’il y avait un signal lancé avec le prétendu massacre de Bucha, utilisé de manière entièrement politique, tel un signe pour l’offensive belliciste anti-Russie. Il est appelé à livrer des armes, à faire intervenir l’OTAN, à renverser le régime russe…

C’est concrètement une opération psychologique. C’est un processus réfléchi, calculé, mis en place. L’OTAN, c’est aussi cela. Ne pas le comprendre, c’est ne pas comprendre ce qu’est l’OTAN. Ce n’est pas qu’une alliance militaire. C’est une unité politico-militaire : pour rentrer dans cette structure, il faut prêter allégeance au niveau de l’organisation des institutions et de la société auprès de la superpuissance américaine.

Toutes les initiatives de l’OTAN correspondent à l’agenda de cette dernière, en intégrant de manière contradictoire les intérêts des autres membres. Toutes les institutions et les médias servent ces initiatives, particulièrement dans un moment de crise comme nous le vivons.

Aussi, parler de l’Ukraine, soutenir l’Ukraine, c’est dénoncer et combattre l’OTAN, ainsi que l’Union européenne entièrement alignée sur elle. Et c’est l’aspect principal.