La nation ukrainienne est devenue un jouet.
Cet uniforme de l’armée ukrainienne avec une licorne n’est pas une mauvaise blague. C’est un écusson officiel. Car contrairement à ce que raconte, dans un texte délirant de bout en bout, des libertaires sur les LGBTQ+ en Ukraine (« Deux poids, deux mesures : racisme, transphobie et patriarcat au travers de la guerre en Ukraine« ), changer de « genre » est reconnu par l’État ukrainien et il y a tout un espace de propagande au sujet des LGBTQ+ participant à l’armée ukrainienne.
Ce qui est tout à fait cohérent, puisque la constitution ukrainienne affirme la nécessité de rejoindre l’Union européenne, dont l’idéologie LGBTQ+ est une composante. La ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, vient d’ailleurs tout juste de formaliser l’autorisation de présenter systématiquement, sauf pour les dates nationales importantes, les drapeaux LGBTQ+ sur les bâtiments nationaux. Cela fait partie du panorama et les tenants de cette idéologie ne sont que les partisans du turbo-capitalisme.
On se demandera comment cela conjugue avec le fait que dans l’armée ukrainienne, les nazis d’Azov jouent un rôle particulièrement significatif. Rappelons que leur symbole emprunte directement à l’iconographie nazie, avec la « wolfsangel », le « soleil noir » de la SS ayant été mis de côté.
C’est facile à comprendre. Les LGBTQ+ représentent l’idéologie du turbocapitalisme, facilitant le développement du capitalisme en Ukraine. Mais l’Ukraine est en même temps un pays du tiers-monde. Aussi, pour asseoir sa domination, les grandes puissances appuient les forces en quelque sorte néo-féodales. D’où le soutien occidental, notamment américain et canadien, à Azov, qui profite du matériel militaire de pointe.
Cela n’a aucune cohérence, mais il s’agit pour les grandes puissances occidentales de jouer sur tous les tableaux, en attendant la suite.
C’est, si l’on veut, un investissement, comme lorsque la superpuissance américaine fournit, depuis le début de l’invasion russe, 1,7 milliard de dollars d’armements à l’Ukraine, et qu’elle décide, le 14 avril 2022, d’en ajouter pour 800 millions de dollars.
On parle ici de 18 obusiers d’artillerie avec 40 000 obus, de 300 drones suicides Switchblade 300/600, de 500 missiles antichar Javelin, de drones maritimes de défense côtier, d’explosif plastique C-4, de mines anti-personnelles M18A1 Claymore… De 10 radars de contre-batterie AN/TPQ-36, de 10 radars courte portée AN/MPQ-6, de 200 véhicules blindés de transport de troupe M113, de 100 véhicules légers de transport de troupes HMMWV/Humvee, de 11 hélicoptères de transport moyen Mi-17…. De 30 000 packs d’infanterie comprenant un casque et un gilet pare-balles, de 2 000 systèmes optiques de télémétrie laser.
Ou comme lorsque Anne Hidalgo, en première ligne pour l’OTAN, annonce un soutien à la ville de « Kyiv », au lieu de Kiev, conformément à la demande du régime ukrainien suivi par les médias anglo-saxons ou encore le quotidien français Libération.
Ou lorsque l’armée britannique fournit des missiles de haute précision Neptune et des équipes pour les gérer à l’armée ukrainienne, qui sont sans doute à l’origine de la destruction le 14 avril 2022 du navire militaire Moskva, un croiseur lance-missiles navire amiral de la flotte de la mer Noire.
On notera que c’est là un choix subtile des Britanniques, puisque le navire Moskva est connu pour l’affaire de l’île des Serpents. On se souvient de ces soldats ukrainiens lui disant « d’aller se faire f. » avant de se faire bombarder. C’était de la propagande, car en réalité ils se sont rendus. Ce qui n’empêche pas le régime ukrainien de les récupérer lors d’un échange de prisonniers, de leur remettre une décoration, de faire un timbre au sujet de cette histoire.
La sortie du timbre juste avant que le navire russe ne soit coulé montre comment le soutien de l’OTAN est à la fois militaire et fondé sur les opérations psychologiques.
En tout cas, ce qui risque de ressortir ici, c’est un prétexte pour la Russie d’annoncer officiellement la guerre, donc de mobiliser en masse, et surtout de se « permettre » désormais une annexion de la Nouvelle-Russie, qu’il aurait été difficile de justifier dans le cadre d’une « opération spéciale ».
La superpuissance américaine le sait, d’où les accusations de « génocide » à l’encontre de la Russie, alors que dans de nombreux pays de l’Est les responsables disent que la Russie est pire que l’Allemagne nazie, etc.
Alors, aussi, que pour la première fois un représentant occidental est allé rendre visite à Vladimir Poutine le 11 avril 2022. Le chancelier autrichien Karl Nehammer, dont le pays est un satellite allemand, venait d’aller voir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui assurant d’un soutien moral, quand il s’est précipité par surprise deux jours après à Moscou.
Car pour l’Allemagne, hors de question de stopper le gaz russe. L’économie allemande serait totalement plombée, comme l’économie autrichienne. Si en plus on ajoute à cela que l’oligarchie russe est à Vienne comme un poisson dans l’eau, qu’il est bien connu que l’Autriche est un porte-avions de l’espionnage russe avec même son ministère de la défense considéré comme une annexe du GRU (la direction générale des renseignements de l’État-Major russe des Forces armées)…
Il y a ici à l’arrière-plan les contradictions entre grandes puissances, alors que la bataille pour le repartage du monde fait déjà rage, qu’elle prédomine toujours plus à tous les niveaux dans tous les pays du monde, faisant de ceux-là des acteurs ou des victimes, voire des victimes utilisées comme acteurs telle l’Ukraine.