Il est une chose que les tenants de l’ultra-gauchisme, ou du syndicalisme, ou du populisme, ne comprennent pas. Même en admettant qu’Emmanuel Macron soit le « président des riches », que sa légitimité serait ébranlée, qu’il ne disposera que d’un gouvernement sans surface dans un paysage social hostile… il existe un contexte historique. Et ce dernier c’est le repartage du monde.
Partant de là, comme l’OTAN met le paquet pour faire de l’Ukraine une véritable plate-forme militaire et idéologique pour briser la Russie, alors Emmanuel Macron est aussi à la tête d’un pays en première ligne pour le repartage du monde. Et cet aspect modifie de fond en comble la situation interne.
Jamais d’ailleurs tant l’armée française que l’OTAN n’auront eu en France une telle reconnaissance, un tel soutien général, voire un appui quasi unanime. Et il faut être bien naïf pour penser qu’il peut exister une contestation sociale contre un régime alors que l’armée française et l’OTAN sont épargnées de toute critique, voire ouvertement soutenues.
Tout comme il est aberrant de ne pas voir qu’une avancée de l’OTAN à l’Est signifie également, par définition, un capitalisme français plus fort. Et un capitalisme français renforcé, tant sur le plan de la légitimité idéologique que sur le plan matériel, cela veut dire moins de contestation au moyen d’une corruption puissante, un enracinement encore plus massif du capitalisme dans la société.
Il ne faut donc pas penser que le capitalisme français, rabougri, n’a pas de porte de sortie. Bien au contraire ! Elle est là, et c’est la guerre. Contre la Russie avec d’autres, ou encore contre la Turquie aux côtés de la Grèce… C’est à cela qu’il faut se préparer.