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La « Nouvelle union populaire écologique et sociale » ne s’oppose pas au bellicisme de l’OTAN

C’est une chose entendue.

C’est une chose entendue.

Jean-Luc Mélenchon veut être premier ministre, afin de se poser comme le sauveteur d’acquis sociaux en France. Comme il a obtenu un bon score à la présidentielle 2022, cela a impulsé une unité autour de son mouvement, La France Insoumise, avec une « Nouvelle union populaire, écologique et sociale » (Nupes).

Cela donne la chose suivante. La France Insoumise, c’est déjà une union : celle du Parti de gauche mis de côté pour une mouvement s’appelant lui-même La France Insoumise, d’Ensemble ! (avec Clémentine Autain), de Picardie debout (avec François Ruffin), de Révolution écologique pour le vivant (avec Aymeric Caron).

Et il faut désormais y ajouter dans la nouvelle « union » le PCF, Europe Écologie Les Verts, Génération écologie, Génération-s, les Nouveaux Démocrates, alors que la direction des socialistes discutent inlassablement pour y participer, au grand dam d’une partie d’entre eux.

Il est dans l’ordre des choses qu’une telle démarche puisse rassurer de par sa dimension unitaire et même conforter dans l’idée qu’une Gauche gouvernementale puisse se mettre en place, au-delà des complications et des divergences, voire réussir aux élections, et que c’est mieux qu’un gouvernement aux ordres d’Emmanuel Macron, voire d’un gouvernement conservateur – nationaliste (ce qui forme une hypothèse bien moins vraisemblable).

Sauf qu’il est un problème de taille : la France fait partie de l’OTAN et celle-ci, dirigée par la superpuissance américaine, entend faire tomber la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine. L’OTAN est donc une force soutenant militairement le régime ukrainien, l’Union européenne apportant un soutien institutionnel et financier.

D’ailleurs, l’Ukraine est censée rentrer en accéléré dans l’Union européenne. Ce qui serait naturellement très lourd de conséquences ! On notera que dans ce cadre, l’Italie demande l’intégration accélérée de l’Albanie et de la Macédoine. Il n’est pas difficile de voir qu’il y a ici une ambiance très 1914, avec les grandes puissances jouant des coudes pour se repartager le monde.

Or, la Nouvelle union populaire, écologique et sociale n’aborde pas du tout cette question. La question de l’OTAN et du soutien militaire au régime ukrainien ne fait simplement pas partie de son programme.

Pire encore, EELV est un fer de lance, comme son équivalent allemand, du soutien à l’OTAN et d’une intervention de celle-ci en Ukraine. Le Parti Socialiste est sur la même ligne.

Le PCF a une ligne différente, se revendiquant de la paix, mais ne fait pas de cette question un aspect fondamental. Quant à La France Insoumise, qui était critique de l’OTAN, elle va forcément balancer par-dessus bord cette question également, en disant que de toute façon la question militaire est du ressort du chef des armées qu’est le président de la République.

On peut s’en assurer dans la brochure que vient de publier Jean-Luc Mélenchon, « Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire » (téléchargeable ici), où il explique pourquoi la Nouvelle union populaire, écologique et sociale peut l’emporter aux élections législatives de 2022 et quelles seraient ses orientations, du moins son état d’esprit. Il n’y a bien évidemment rien sur l’OTAN, ni sur la guerre en Ukraine, ni sur la tendance à la guerre.

On aura également remarqué que le thème de l’OTAN et de la guerre en Ukraine a été inexistant durant la présidentielle, alors que l’intense propagande anti-Russie a continué de se développer dans les médias sans aucun frein.

C’est comme si le capitalisme avait fait son choix et que c’est le fond des orientations de l’État, tandis que la question gouvernementale ne consisterait qu’en une sorte d’agitation à la surface.

Dans une telle situation, on est une partie de la solution ou une partie du problème. La Nouvelle union populaire, écologique et sociale ne fait pas partie de la solution : c’est donc une partie du problème.