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L’Happy hour permanent de la bourgeoisie française

L’hiver politique n’en finit plus !

L’hiver politique n’en finit plus !

Il a été maintes fois répété sur agauche.org que la société française est congelée, que les esprits ont été corrompus par le capitalisme et qu’en France, un pays riche puissamment développé, les gens acceptent tout du moment que la société de consommation reste ce qu’elle est. Et il faut le répéter, car on a là la caractérisation de toute une époque.

Il n’est pas bien difficile de voir que les couches sociales favorisées de la société capitaliste se goinfrent, que les riches deviennent de plus en plus riches, que leur style de vie devient toujours plus ostensible, décalé par rapport au reste des gens. Mais comme les gens vivent leur petite vie avec une réalité matérielle suffisante, même si parfois compliquée, cela anesthésie tout. La France peut même participer activement dans l’OTAN, cela n’y change rien.

C’est à croire que cela n’en finira plus. Et c’est peut-être le cas. Peut-être que nous vivons une période de transition relativement longue où la société de consommation périclite lentement mais sûrement. Cela accorderait à la critique de la société capitaliste une valeur d’autant plus grande, d’autant plus importante, afin d’obtenir un regard historique adéquat.

Peut-être également que cette période est relativement courte, même à échelle humaine, ce qui implique alors que le choc va être brutal, les gens étant en total décalage avec les exigences de l’époque. On parle ici d’une cassure historique, d’une césure, et là forcément sur le plan émotionnel, le plan psychologique, sans parler des plans sociaux, économiques, c’est rude.

Dans tous les cas, on voit bien que quelque chose ne tourne pas rond. La société française se décompose et cela est visible malgré que la bourgeoisie domine entièrement la situation. Il faudrait être naïf en effet pour penser que le projet électoral NUPES de Jean-Luc Mélenchon pour les élections législatives de juin 2022 représente quoi que ce soit d’historiquement concret. Il n’y a même pas de nationalisations au programme, ce qui est tout de même très parlant.

Alors que va-t-il se passer alors que la bourgeoisie française vit une sorte de Happy hour permanent, vivant l’ivresse d’un paradis artificiel ? Quand y aura-t-il enfin un décrochage réel, significatif, un mouvement de fond faisant enfin vivre l’utopie autrement que de manière gesticulatoire ou électoraliste – opportuniste?

Autrement dit, quand est-ce que cet odieux monde en noir et blanc va reprendre de la couleur et enfin se transformer de manière profonde, avec ampleur, pour correspondre aux exigences de notre époque ?

Et où sont les artistes pour exprimer cela ? Et où sont les artistes correspondant à cette phase historique, à cette grande transition, à ce déchirement intérieur de la société française ?

Il y a véritablement quelque chose qui ne tourne pas rond. Ce calme précède la tempête. Mais quelle sera la forme de la tempête, alors que tout relève d’un calme insupportable aux prolétaires exploités et aliénés, aux animaux tourmentés, à un monde bétonné, à une culture défigurée, à une science dénaturée ?

Qu’importe ! On saura la reconnaître. Et en faire partie.