Gurvan Judas est membre de la Gauche Républicaine et Socialiste.
Pouvez-vous présenter le sens de votre candidature ?
Ma candidature se veut la candidature de la France périphérique selon l’expression de Christophe Guilluy. C’est la candidature de cette France dont je suis issu, cette France qui souffre des transports en mauvais état de l’éloignement des zones d’emplois. La candidature de la ruralité, des Gilets Jaunes très importants dans mon département. C’est une candidature jeune, populaire d’une personne qui connaît les problèmes que rencontrent ses concitoyens au quotidien.
Je veux défendre les gens que je connais et que j’ai côtoyés toute ma vie, répondre à leurs problèmes. C’est le sens de ma candidature et de ma démarche.
Une candidature résolument de gauche, sociale, pour le pouvoir d’achat, proche des gens et républicaine.
Vous êtes candidat de la Fédération de la Gauche Républicaine, qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie plusieurs choses : s’inscrire dans une longue histoire, celle d’une tradition politique issue de la Révolution française, jusqu’à Jaurès ou le CERES ensuite. Un ancrage à gauche, une gauche de transformation sociale, laïque, républicaine, une gauche de rupture. Enfin, une stratégie d’union la plus large.
C’est donc une candidature ancrée à Gauche, mais qu’en est-il de la NUPES ?
Je salue l’initiative de la NUPES, nous avons toujours à la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) œuvré pour l’union la plus large possible à gauche. Nous regrettons ne pas avoir été incorporés à l’accord alors que nous avons effectué une démarche de discussion. Néanmoins la NUPES a ces limites : programme flou sur différents points essentiels, non prise en compte des réalités politiques locales etc.
C’est pourquoi je suis candidat je présente un programme avec ces particularités, ces thèmes, différents de la NUPES. La gauche est devenu incapable de parler à la ruralité, à la France périphérique, on le voit quand on regarde la sociologie de La France Insoumise (LFI) laissant ces catégories à l’extrême droite. J’ai vocation à parler à ces catégories dont je suis issu.
Ma candidature est complémentaire à la NUPES, la gauche dans sa diversité et dans sa pluralité.
J’ai également un programme qui ne transige pas sur les principes républicains, la nation, la laïcité, l’universalisme. Mon programme est clair et structuré idéologiquement.
En quoi votre candidature présente-t-elle un sens particulier dans votre circonscription ?
La 5e circonscription de Seine-et-Marne est particulière : beaucoup de villages, très rurale, 54 communes et quelques bourg à l’est (Coulommiers, La Ferté-sous-Jouarre).
Mais à l’ouest elle est beaucoup plus urbaine avec des communes de l’agglomération du Val d’Europe. Les réalités entre l’est et l’ouest n’ont rien à voir. Depuis Serris, avec le RER A, Paris est à 25 minutes. Depuis Coulommiers et le Transilien Ligne P il faut une heure.
Le sens particulier de ma candidature sur ce territoire est que je connais ce territoire, je l’aime et je souhaite parler aux différentes catégories de population de ce territoire. Réussir à articuler le local et le national. Des thématiques locales qui ont une résonance pour l’ensemble du pays.
De plus la gauche est faible dans ce territoire, je veux lui permettre de s’imposer comme la force dans cette circonscription et mettre fin au règne de F.Riester, véritable baron local.
Comment votre candidature s’inscrit-elle dans la perspective d’une avancée de la Gauche à l’avenir ?
Je veux que la gauche redevienne une force politique sur mon territoire et nationalement. Mais pour cela il faut reconstituer une majorité politique dans ce pays. Et pour ce faire, la gauche doit se réemparer de certains thèmes qu’elle a abandonnés : La République, la Nation, la Laïcité sans jamais délier ces thèmes de la question sociale. Un républicain est central, pas centriste.
Cela tient en trois points : la reconquête des classes populaires, la rupture avec l’Union Européenne et l’universalisme républicain et la laïcité.
Les trois abandons de la gauche.
Voilà en quoi ma candidature s’inscrit dans la perspective d’une avancée de la gauche à l’avenir. Je veux parler à la France rurale, la France périphérique, la France qui souffre et incarner une gauche radicale et fidèle à ce qu’elle devrait être. Une gauche proche du réel qui retrouve son électorat.
De plus, ma candidature permet de faire exister la pluralité de la gauche, sa diversité et est une pierre à l’édifice pour la reconstruction de notre camp politique afin de le faire avancer la gauche à l’avenir.
Comment voyez-vous idéalement la Gauche dans les prochaines années ?
Je ne fais pas de politique fiction. Je fais de l’histoire et je sais que rien n’est jamais écrit d’avance.
Mais cela n’empêche pas d’être idéaliste.
Idéalement, une gauche républicaine unie pour reconstituer une majorité politique, retrouver son électorat. Une gauche qui incarne un véritable projet de transformation sociale et de rupture.
La question du logiciel idéologique et de la colonne vertébrale idéologique est primordiale. C’est la priorité, ensuite on pourra discuter des questions stratégiques et de stratégies de prise de pouvoir, mais d’abord la gauche doit retrouver sa boussole.