L’armée de l’OTAN doit disposer de plus de 300 000 soldats en Europe.
Tout ce qui a été décidé au sommet de l’OTAN à Madrid les 29-30 juin 2022 avait été annoncé juste auparavant, néanmoins un élément est ressorti qui a rendu les diplomates chinois plein de rage : la Chine est présentée comme relevant d’un « défi systémique » pour les intérêts de l’Union européenne. C’est là une intéressante manière de voir les choses puisque cela permet de transformer l’alliance transatlantique en bloc devant épauler la superpuissance américaine dans la zone indo-pacifique. Rappelons qu’étaient également présents au sommet les représentants de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée.
Emmanuel Macron s’est empressé, lors de la conférence de presse qui a suivi, d’expliquer que l’OTAN n’était pas en guerre. C’est totalement vain de par l’ampleur du soutien financier et militaire fourni à l’Ukraine et de par la décision d’organiser à court terme une armée de l’OTAN de 300 000 soldats en Europe. C’est le nombre qu’il faut pour une guerre conventionnelle avec la Russie.
Le compte twitter du président de la république a également publié une image montrant la présence de l’armée française sur le flanc Est, ce qui montre le sens de l’engagement belliciste. Dans la version anglaise, cela donne même le « front de l’Est » ! Mais l’OTAN n’est pas en guerre, pas du tout !
Mais de toutes façons, Emmanuel Macron n’a plus vraiment son mot à dire au sens strict, puisque c’est maintenant la superpuissance américaine qui décide de la stratégie française. La France reste un pays capitaliste indépendant, avec sa propre armée, mais stratégiquement, elle a été satellisée. Ses intérêts, lorsqu’ils existent en particulier, doivent forcément se situer dans la perspective des intérêts américains en général.
C’est pour cela d’ailleurs que personne à gauche en France ne parle du sommet de l’OTAN. Il y a des protestations à l’intérieur du capitalisme français, dans le cadre qu’il impose. Mais il n’y a pas de remise en cause générale, d’envergure historique. Sinon il serait bien vu que la contestation « à la française » est insignifiante par rapport à ce qui se déroule réellement. La société française va se voir précipiter dans la guerre et s’en étonner comme en 1914 !
Encore est-il que le sommet de l’OTAN impose une accélération puisque pour arriver à une armée de 300 000 soldats, il faut des efforts colossaux. La superpuissance américaine compte bien que l’Union européenne, désormais alignée sur l’OTAN à 100%, finance tout le projet ou du moins une très grande partie. Il faut donc mobiliser, aligner les opinions, les préparer au conflit, etc. Cela promet une sacrée ambiance bien délétère dans les prochains mois !