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La chute de Lyssytchansk et la « République populaire de Louhansk »

C’est une seconde défaite majeure pour le régime ukrainien après Marioupol.

C’est une seconde défaite majeure pour le régime ukrainien après Marioupol.

C’est de manière très baroque que l’armée russe a célébré l’arrivée jusqu’à l’hôtel de ville de Lyssytchansk. Les soldats tchétchènes ont lancé des « Allah Akhbar », alors qu’était hissé le drapeau de la victoire soviétique sur le nazisme, et bien entendu également celui de la « République populaire de Louhansk », qui a désormais pratiquement obtenu l’ensemble du territoire qu’elle revendiquait.

Pour le régime ukrainien, c’est une débâcle et le rapport de l’armée ukrainienne a tout simplement « oublié » de parler de Lyssytchansk. Voici une carte des opérations et il faut se rappeler de deux choses : tout d’abord l’armée ukrainienne est numériquement plus nombreuse que l’armée russe depuis le lancement de « l’opération spéciale » en février 2022, ensuite le cœur de l’armée ukrainienne se situe au Donbass. Une défaite dans la zone marquerait la déroute de l’armée ukrainienne.

Toute la partie bleue sur la carte ci-dessus consiste en un territoire revendiqué par la « République populaire de Donetzk ». On est comme on le voit encore loin du compte, mais voici une autre carte pour comprendre l’importance de Lyssytchansk (en rose sur la carte), qui se situait juste en face de Severodonetzk et qui est désormais à la fois encerclée par l’armée russe, ainsi que prise par celle-ci dans sa majorité.

Comme on le voit c’était un très important verrou pour bloquer la prise du Donbass dans son ensemble. Une percée russe démantèlerait le noyau dur de l’armée ukrainienne et unifierait le front offensif russe.

Tout cela montre en tout cas très bien que l’armée russe ne pouvait pas, comme le prétendent les médias occidentaux, battre l’armée ukrainienne en trois jours et elle ne l’a jamais pensé. L’offensive de Kiev, qui n’a pas eu de réussite, visait à éviter justement d’avoir cet affrontement long et sanglant. Et, de par la situation, les affrontements vont durer au moins tout l’été, l’objectif russe central restant de toutes façons Odessa. On va directement à un découpage en trois du pays, rendu « inévitable » de par la crise économique mondiale et les contradictions entre puissances s’aiguisant au point de diviser le bloc occidental.

C’est du moins ce qu’espère la Russie et il y a ici beaucoup de réalisme. L’idée de Vladimir Poutine était qu’en tirant la première, la Russie se placerait avec avantage dans le repartage du monde. Jusque-là le pari est relativement réussi ; c’est si l’on veut un Brexit à la russe.

Et si cela marche aussi, c’est par la folie nationaliste et belliciste du régime ukrainien. Il n’y a vraiment rien à sauver chez lui et il est en train d’entraîner la nation ukrainienne dans un effondrement généralisé. C’est littéralement le suicide d’une nation, à la fois anesthésiée et hypnotisée, sans aucune conscience historique de la situation.

Mais le même sort n’attend-il pas les Français, qui ne comprennent rien à la situation…? Il suffit de voir le congrès de l’OTAN qui vient de se tenir à Madrid : il est historique et dramatique par l’annonce prochaine de 300 000 soldats dans la « force de réaction » de l’OTAN… Et pourtant, absolument personne n’en parle. Tout le monde préfère rester dans sa bulle consommatrice, avec éventuellement des revendications « sociales »…

On est comme avant 1914, avec des zombies allant à guerre mondiale.