Les sénateurs français vont ratifier l’élargissement du bloc américain.
La guerre pour le repartage du monde est l’actualité des grandes puissances et les parlements sont mobilisés pour accompagner le mouvement. Chaque pays membre doit en effet approuver l’extension de l’alliance militaire atlantique et cela se fait en général par une loi.
En France, le Parlement doit voter un projet de loi autorisant le gouvernement à ratifier le traité d’accession de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. C’est le Sénat qui ouvre le bal avec une séance prévue le 21 juillet. Ensuite, ce sera au tour de l’Assemblée nationale de boucler la boucle avec un vote prévu le 2 août, pour une ratification du projet de loi immédiatement dans la soirée.
Pas de temps pour le débat démocratique donc. On peut d’ores et déjà se douter que cela va passer comme une lettre à la poste, tellement personne en France n’est capable de s’opposer à la guerre et à l’affrontement mondial entre la superpuissance américaine et sa concurrente chinoise qui se profile.
L’OTAN met la pression, en expliquant que pour l’entrée de la Macédoine du Nord le processus avait pris 12 mois et qu’il s’agit cette fois d’aller encore plus vite. C’est qu’il faut battre le fer anti-russe tant qu’il est chaud, avant que l’Ukraine n’ait déjà perdu la guerre.
En attendant, la Finlande et la Suède bénéficient du statut d’invité de l’OTAN, alors que dans les faits ces pays sont déjà très proches de l’OTAN depuis longtemps, techniquement parlant. Il n’y a par contre qu’après la validation de leur intégration par les 30 pays membres que ces nouveaux pays seront engagés par l’article 5 de la Charte de l’OTAN qui oblige à la mobilisation de chacun des membres en cas d’attaque.
Des « garanties » en amont avant la demande d’adhésion ont cependant été fournies par la superpuissance américaine et le Royaume-Uni.
Il ne faut pas être dupe quant aux prétentions défensives de l’OTAN. Cet élargissement est un pas de plus vers la guerre mondiale, c’est une manœuvre d’alliance pour préparer l’affrontement avec la Russie, puis la Chine. Et c’est une manœuvre américaine, bien entendu, car l’OTAN est un outil de puissance pour les États-Unis.
D’ailleurs, en vérité, les pays membres de l’OTAN ne sont là que pour enregistrer formellement la volonté américaine. En dernier lieu, c’est le gouvernement des États-Unis qui décide, toutes les ratifications doivent lui être notifiées avant d’être validées définitivement par lui.
Les pays candidats quant à eux auront dû déposer leurs « instruments d’accession » directement auprès du Département d’État américain, l’équivalent d’un ministère des Affaires étrangères.
Il est donc demandé au Parlement français de se plier à cette volontés américaine d’extension de l’OTAN aux pays baltes. Ceux-ci vont s’exécuter, de manière naturelle. C’est une expression du rapport de forces entre grandes puissances, dans le cadre de la tendance à la guerre.