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Pétition européenne pour des cosmétiques sans expérimentation animale

La barre du million n’est pas loin.

La barre du million n’est pas loin.

Agauche.org a le triste privilège d’être le seul média à gauche qui dénoncé régulièrement l’expérimentation animale, dans un pays où l’indifférence pour les animaux est massive. Il y a ici pour cet aspect précis quelque chose d’étrange et de logique en même temps.

Étrange, car la France n’a jamais connu d’opposition d’envergure à l’expérimentation animale, contrairement à l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Italie. Au pays de Claude Bernard, l’utilisation des animaux pour « essayer » de trouver quelque chose est considéré comme tout à fait dans l’ordre des choses. Il y a ici une particularité française très marquée.

Logique, car l’Union européenne a prétendu depuis plusieurs années avoir mis fin à l’expérimentation animale au niveau des cosmétiques, ce qui a servi de poudre aux yeux induisant énormément de gens en erreur.

La pétition européenne contre l’expérimentation animale dans le domaine des cosmétiques est donc une contribution à faire avancer les choses ; son nom officiel est Initiative Citoyenne Européenne Save Cruelty Free Cosmetics et elle se terminera le 31 août 2022, avec 857 509 signatures sur le million nécessaire.

L’association One Voice, historiquement très active en France à ce niveau, donne trois raisons de signer la pétition.

1. Garantir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques

En effet, d’après une analyse publiée en 2021, plus de 60 ingrédients exclusivement cosmétiques ont fait l’objet de tests sur des animaux dans l’Union européenne malgré les interdictions de ces tests depuis 2009 et 2013. Et c’est compter sans les milliers d’ingrédients à usages multiples. Nous vous avions fait part de nos inquiétudes sur ce retour en arrière dramatique

2. Réformer la réglementation de l’UE relative aux produits chimiques.

Cette réglementation oblige régulièrement les entreprises à pratiquer des tests sur les animaux concernant notamment les plastiques et autres produits du pétrole, mais aussi les métaux, les colorants, les huiles essentielles, et ainsi de suite.

Établir une feuille de route pour sortir de l’expérimentation animale.

Le Parlement européen a adopté à l’unanimité, en septembre 2021, une résolution pour sortir de l’expérimentation animale.

C’est une lecture qu’on peut partager – ou on peut la considérer comme trop optimiste, faisant trop confiance aux capacités du capitalisme à se moderniser de manière démocratique ou humaniste. D’ailleurs, autant l’Union européenne pouvait encore faire illusion en de tels domaines avant la crise ouverte en 2020, autant là c’est le sauve qui peut et la course à la guerre.

Si on regarde les choses sérieusement, si on se met au niveau historique, la pétition européenne est un vœu pieux, qui a le mérite d’exister, mais les animaux ont besoin d’un changement fondamental de la vision du monde de l’humanité.

Rien n’empêche d’ailleurs d’avoir accès de manière facile à des cosmétiques non testés sur les animaux en 2022, par exemple dans les magasins bios, en cherchent les logos vegans. Les gens ne le font pas pour autant, car ils restent emprisonnés dans une démarche de société de consommation, alors que l’expérimentation animale les horrifie forcément.

C’est là une contradiction typique entre une société façonnée par le capitalisme et des gens pleins de bonne volonté mais incapables de se prendre en mains, entre une société qui maintient un certain cadre et certains principes, et des gens se précipitant sans réflexion sur ce que la consommation capitaliste leur propose. Un sacré piège !