Militairement et intérieurement.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé le 12 août 2022 que le parlement ukrainien prolonge de 90 jours, à partir du 23 août, la loi martiale et la mobilisation générale. Mais le 10 août, le chef du bureau présidentiel, Andriy Yermak, a expliqué qu’il fallait que la guerre soit terminée avant l’hiver, sans quoi le pays ne tiendrait pas en raison des blocages pratiques concernant le chauffage pour la population.
Cela veut dire que l’armée ukrainienne doit absolument l’emporter dans les trois mois à venir – sauf qu’il est désormais très clair que la fameuse contre-offensive dans la région de Kherson tant annoncée par le régime ukrainien n’a pas eu lieu, n’a pas lieu et n’aura pas lieu alors que l’armée russe a réussi à recruter en masses de nouvelles troupes, au grand dam de tous les commentateurs occidentaux.
L’armée russe continue d’ailleurs de grignoter du terrain au Donbass ; pour une victoire décisive sur l’Ukraine il faut cependant que le verrou que représente le Donbass tombe et il reste de nombreuses zones fortifiées encore. Pour que la Russie l’emporte il faut au moins deux mois, a minima.
Cela signifie que soit la superpuissance américaine et l’OTAN redoublent d’efforts pour renforcer l’Ukraine, soit ce sera la défaite irrémédiable dans les six mois. Et le régime, qui a compris et qui a admis qu’il n’était qu’une pièce dans un jeu d’échecs sanglant, est d’accord pour aller jusqu’au bout.
Cela veut dire être prêt à jouer avec le feu avec la centrale nucléaire de Zaporijia, cela veut dire aussi accepter d’être le bras armé de l’OTAN. Voici par exemple le message de l’armée ukrainienne sur un réseau social, Twitter, pour célébrer la journée de l’aviation militaire. Il y est dit que les faucons combattants ukrainiens contre-attaquent.
Le souci, c’est que l’aviation militaire ne dispose pas du tout de l’avion représenté. C’est une allusion à l’avion de combat américain F-16 Fighting Falcon (faucon combattant) que l’Ukraine espère recevoir un jour.
C’est là très important, parce que cela veut dire que l’armée ukrainienne ne se célèbre plus elle-même, son combat contre l’armée russe. Elle a choisi une sorte de petite mise en scène idéologique, assumant sa soumission complète à la superpuissance américaine. En fait, le régime s’arc-boute sur un noyau dur entièrement vendu à l’OTAN et à la superpuissance américaine, le pays est devenu littéralement une colonie.
Le pays n’est tout simplement plus maître de son destin. Si l’armée russe l’emporte, le pays est dépecé et en paie le prix pour des décennies, et si l’armée ukrainienne l’emporte, ce sera pour prolonger le mouvement contre la Russie jusqu’à ce qu’elle tombe.
Le régime est le vecteur de cette approche jusqu’au boutiste dans l’auto-destruction avec une haine désormais entièrement assumée et fanatisée de tout ce qui est russe. Si le régime ukrainien pouvait lancer une bombe atomique sur Moscou, il le ferait sans aucun souci. La femen Inna Shevchenko, qui a découvert son pays d’origine le jour du début du conflit, explique encore ces jours-ci que… « 98% des Ukrainiens pensent qu’ils vont gagner la guerre » et appelle à élargir toujours plus celle-ci.
Le régime ukrainien et ses soutiens ne cherchent même plus à prétendre défendre la nation ukrainienne, sa culture, son histoire, et ils ne l’ont d’ailleurs jamais vraiment fait. Mais même les apparences de cela ont disparu, on est désormais seulement dans un appel à littéralement effacer la Russie historiquement.
Il va de soi qu’en agissant ainsi le régime ukrainien se comporte comme Hitler dans son bunker et se coupe de l’ensemble de la réalité nationale ukrainienne. Mais comme il n’y a pas de Gauche en Ukraine – elle est interdite depuis 2014 – les possibilités d’une expression démocratique et populaire sont nulles.
L’Ukraine, pays devenu une colonie américaine, a donc un régime zombie qui pousse à un effondrement d’envergure nationale. C’est un drame complet pour la nation ukrainienne.