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Réflexions

Mais il ne se passe rien en France!

Toujours rien !

Toujours rien !

Nous sommes fin août 2022 et il ne se passe rien en France, strictement rien. Il n’y a pas de formes culturelles nouvelles qui affleurent, pas de contestation populaire qui gronde, pas d’initiatives se produisant au sein du peuple. La question de savoir si la rentrée 2022 va ainsi être bouillante ou pas se résout d’elle-même : il se passera peut-être quelque chose, sans doute quelque chose, mais il n’y aura rien d’une réelle ampleur, car il n’y a pas d’organisation.

C’est une question d’une très grande importance et se tromper à ce niveau ne peut amener qu’à la déception, la désillusion, le désespoir. Qui perd de vue la question de la conscience tombe immanquablement dans la capitulation ou bien l’auto-destruction.

Si on prend mai et juin 1968, le dernier grand mouvement de masse contestataire en France, avec 1936 trente ans auparavant, il y avait une Gauche extrêmement organisée et de masse. Le PCF avait une dimension de masse formidable, des structures de masse dans de très nombreux domaines, sans parler de la CGT. Il y avait une extrême-Gauche, avec les maoïstes et les trotskystes principalement, active au plus haut degré et avec une capacité d’organisation pratiquement militaire, ou en tout cas professionnelle.

Sans cela, il n’y aurait jamais pu avoir mai – juin 1968. Sans cadres, il n’y a pas de mouvement, sans idéologie, il n’y a pas d’orientation.

On n’a rien de tout cela aujourd’hui. Et il n’y a pas non plus de contexte international propice à un élan contestataire, que l’on pense alors à la guerre du Vietnam, à la révolution culturelle chinoise, aux guérillas en Amérique latine, aux guerres anticoloniales ayant eu lieu ou bien se prolongeant encore. Il n’y a pas de modèle ou d’identification ou d’inspiration possible à un mouvement ayant lieu quelque part dans le monde.

Il ne faut donc pas s’attendre à un mouvement populaire merveilleux tombant du ciel. Bien au contraire !

Qu’est-ce qui compte alors? Le travail de fond. Ce dont on a besoin ce n’est pas du spontanéisme ou de la « contestation » – à quoi cela peut-il bien servir alors qu’il ne se passe rien nulle part ? Quel intérêt de cultiver la marginalité ?

Ce dont on a besoin, c’est d’adultes avec des consciences sociales amples, capables d’appréhender les multiples contradictions sociales et d’affirmer le Socialisme sur un mode intellectuel élevé, avec des propositions politiques à la fois concrètes et d’une réelle envergure. C’est le sens réel du Socialisme, au sens de la Gauche historique. Il s’agit ni plus ni moins de fonder une nouvelle société, avec un nouvel État, et donc d’être capable de gouverner.

Il faut être prêt à gouverner pour le moment où tout va se fracturer, et être prêt à gouverner cela implique d’être prêt à lutter pour être en mesure de gouverner, en écrasant le capitalisme, la bourgeoisie comme classe, l’État à son service.

C’est pourquoi Agauche.org œuvre, dans la tradition de la Gauche historique, exactement comme le firent Le Populaire et l’Humanité dans les années 1930, à la conscience, à l’organisation – l’arme absolue du prolétariat !