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Ursula von der Leyen en première ligne pour la guerre contre la Russie

L’Union européenne est vassale de la superpuissance américaine.

L’Union européenne est vassale de la superpuissance américaine.

Ursula von der Leyen s’est rendue pour la troisième fois en Ukraine depuis le début du conflit commencée en février 2022 ; cela a aussi été l’occasion d’une interview au tabloid allemand Bild, farouchement pro-guerre contre la Russie.

La présidente de la Commission européenne avait juste avant tenu un discours « sur l’état de l’Union », à l’américaine. Plus précisément, Ursula von der Leyen était le matin à Bruxelles et l’après-midi à Kiev. Tout le discours portait sur l’Ukraine, et sur la défaite russe :

« Il s’agit d’une guerre contre notre sécurité énergétique, contre notre économie, contre nos valeurs et contre notre avenir. Une guerre de l’autocratie contre la démocratie.

Et je me tiens ici, devant vous, animée de la conviction que, grâce à notre courage et à notre solidarité, Poutine échouera et l’Europe vaincra (…).

 Je veux que ce soit clair : les sanctions ne sont pas près d’être levées.

L’heure est à la détermination, pas à l’apaisement.

Il en va de même pour notre soutien financier à l’Ukraine.

À ce jour, l’Équipe Europe a fourni plus de 19 milliards d’euros d’aide financière.

Et c’est sans compter notre appui militaire.

Nous serons là sur le long terme (…).

Je veux donc que les habitants des Balkans occidentaux, de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie le sachent : Vous faites partie de notre famille, votre avenir est au sein de notre Union, et notre Union n’est pas complète sans vous !

Nous avons également compris qu’il fallait tendre la main aux autres pays de l’Europe — au-delà du processus d’adhésion.

C’est pourquoi je soutiens l’appel en faveur d’une Communauté politique européenne — et nous présenterons nos idées au Conseil européen. »

Il s’agit là d’une séquence où l’on est en train de basculer dans la mise en place d’une coalition militaire contre la Russie, avec l’Allemagne en première ligne, où l’Union européenne sert de levier. L’Allemagne a officiellement expliqué par l’intermédiaire de la ministre des affaires étrangères Annalena Baerbock qu’elle était prête à fournir plus d’armes, mais dans le cadre d’un projet commun.

Le chancelier Olaf Scholz a également réaffirmé, le 16 septembre 2022 devant les dirigeants de l’armée allemande, que l’Allemagne était de retour militairement à court terme :

« En tant que nation la plus peuplée, dotée de la plus grande puissance économique et située au centre du continent, notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe, la force armée la mieux équipée d’Europe. »

Ce que dit Ursula von der Leyen va en ce sens. Aucun retour en arrière n’est possible, Vladimir Poutine doit être jugé, la Russie doit perdre militairement, il faut donner au régime ukrainien ce qu’il demande sur le plan militaire notamment des tanks, il faut financer le régime ukrainien pour lui éviter la faillite (soit cinq milliards d’euros par mois au moins), etc.

Tout cela implique ni plus ni moins que le démantèlement de la Fédération de Russie, ce que prônent déjà ouvertement les pays baltes et la Pologne. Cela veut dire que l’Allemagne va jouer désormais le rôle central unique dans l’Union européenne, en formant rapidement une grande armée, la plus grande d’Europe après la Russie et l’Ukraine. Cela veut dire qu’il y a un bloc soudé germano-américain.

La superpuissance américaine vient par ailleurs d’annoncer de nouvelles aides militaires d’un montant de 600 millions de dollars, portant le total à 15 milliards depuis février 2022. On est là dans une perspective militaire à visée impériale tout à fait claire.

Cela donne beaucoup de sens à l’initiative russe d’une sorte de repli à grande échelle, encore qu’il faille bien voir que cela ne concerne que 1,4% de la superficie de l’Ukraine, un très vaste pays. Vladimir Poutine assume de son côté cette montée en gamme, ayant déclaré lors d’une conférence de presse le 16 septembre 2022 que l’armée russe n’était pas pressée, que seuls les engagés étaient au front par ailleurs pour l’instant.

On est en train de passer un très mauvais cap. Les choses s’accélèrent encore plus qu’on ne pouvait l’imaginer. On ne va pas vers la marche à la guerre, on est déjà en plein dedans. On est littéralement dans un processus où l’affrontement militaire à grande échelle en Europe peut se poser à court/moyen terme. La France, par l’intermédiaire de l’OTAN mais également de orientations de la société française dans son ensemble, va se retrouver impliquée bientôt à un niveau très important.