L’école du chat du boulonnais est une importante association qui s’occupe des chats dans le pays boulonnais (autour de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais). Elle vient de publier un long communiqué sur sa page Facebook au sujet de sa situation critique à la sortie de l’été. Celui-ci n’a malheureusement rien d’étonnant. D’autres en ont déjà publié des semblables et des publications similaires vont continuer à arriver d’un peu partout en France.
Les constats sont :
* baisse des dons de 20 % ;
* charge de travail de plus en plus lourde pour gérer les familles d’accueil ;
* augmentation des frais vétérinaires (3 à 5%) et d’alimentation (presque 10%) ;
* besoin criant de familles d’accueil ;
* manque de bénévoles d’une manière générale.
L’association fait alors ce que toutes sont obligées de faire dans ce cas-là : arrêter les nouvelles prises en charge. Personne ne monte une association pour arrêter les prises en charge à la première difficulté. Personne ne prend une telle décision de gaieté de cœur. Seulement, quand la situation devient intenable, il faut faire des choix difficiles afin de tenir ses engagement envers les animaux qui sont actuellement sous sa responsabilité.
La première chose frappante ici est la baisse conséquente des dons. Certes, l’inflation se fait ressentir, mais… nous ne sommes même pas au cœur de la crise, les français continuent de partir en vacances, de consommer à tout va, etc.
Si c’est 20 % aujourd’hui, combien ce sera cet hiver ? Au printemps 2023 ? Ou lorsque Taïwan, la mer Égée et le Caucase seront le théâtre de guerres impérialistes ?
Qu’en période de crise les dons baissent est inévitable. Mais à ce point alors que le tremblement de terre qui s’annonce n’a même pas commencé ? D’autant que les comportements anti-sociaux, anti-Nature et barbares vont s’amplifier et les animaux vont en payer le prix fort. Ce qui va encore augmenter le nombre d’abandons et la cruauté. Donc plus de chats vont se retrouver dans une situation critique, avec une plus forte proportion de chats nécessitant des soins (très) coûteux… La situation était déjà très mauvaise et l’avenir s’annonce catastrophique.
Du côté des familles d’accueil, le manque n’est pas nouveau en soi. Combien d’associations peuvent affirmer qu’avant 2022 elles n’avaient les moyens d’occuper leurs innombrables familles d’accueil (sérieuses et fiables depuis toujours, bien entendu) ?
Seulement lorsque les adoptions stagnent et que les animaux à prendre en charge arrivent d’un coup, il faut soit plus de monde, soit arrêter les nouvelles prises en charge et lancer un énième appel à l’aide.
Et cela peut devenir encore plus compliqué lorsque des personnes qui postulent pour devenir famille d’accueil font perdre un temps fou à l’association. Parce qu’on ne devient pas famille d’accueil en trois clics. Il faut que l’association s’assure que la personne est fiable et qu’elle est en mesure d’accueillir un animal : appartement ou maison sécurisé (en particulier les fenêtres aux étages), pièce disponible pour la quarantaine, etc.
Il faut effectuer un premier tri entre les entretiens téléphoniques et les visites. Cela demande du temps et de la coordination. A cela s’ajoute bien évidemment le suivi : prévoir les visites des potentiels adoptants, échanger avec la famille d’accueil, avoir son ressenti sur eux, etc. Tout cela demande aussi beaucoup de temps.
Et enfin, il y a ces personnes qui se révèlent vite indignes de confiance. Et il faut alors intervenir, discuter, négocier afin de récupérer les animaux et leur trouver un nouveau foyer. Cela demande beaucoup de temps lorsque cela arrive, ainsi que beaucoup de pressions et de déceptions : « cette personne semblait parfaitement correcte au début, comment a-t-on pu ne pas s’en rendre compte ? ».
Tout cela demande énormément d’implication. Et il y a de quoi perdre espoir très vite. Terminons donc sur une note positive avec la fin de l’appel à l’aide de l’école du chat boulonnais :
« Aidez-nous ! likez, taggez, aimez, commentez, partagez notre appel à l’aide, Interpelez les personnes (Élus, Entreprises, Amis), qui peuvent nous aider avec des dons, un local, du bénévolat ou une adoption réfléchie. Et surtout ne doutez à aucun moment, l’École du Chat du Boulonnais a les reins solides et des membres actifs investies et motivées. Elle doit simplement prendre des mesures pour pérenniser son action dans les années à venir. »