Nous vivons un drame et l’indifférence est complète.
Les événements ne cessent de s’accélérer dans une tendance inexorable à l’affrontement général pour le repartage du monde. Très objectivement, l’indifférence prédominante face à tout cela est glaçante. Si agauche.org n’avait pas annoncé le conflit militaire Russie-Ukraine six mois avant qu’il ne se déclenche, s’il n’y avait pas les analyses justes de la décision historique de cet affrontement, où serions-nous? A errer sans fin… déjà que la situation est ignoble !
Et on peut compter sur la superpuissance américaine pour être aux premières loges du désastre. Elle vient de passer commande pour 1,1 milliard de dollars à son propre complexe militaro-industriel, afin d’aider le régime ukrainien, tant militairement (18 artilleries de précision HIMARS et leurs munitions,150 véhicules blindés, 150 véhicules tactiques tracteurs d’armement, des radars et des armes anti-drones, etc.) que financièrement.
On parle ici au total de 16,2 milliards de dollars distribués depuis le début de la guerre en Ukraine. Et il y a eu aussi, vraisemblablement également de la part des Américains, des actions contre les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2. On parle de trois explosions sous-marines provoquant de très importantes fuites de gaz, à environ 70 mètres de profondeur. Qui peut avoir intérêt à rendre définitivement caduc ces gazoducs, à part les Américains? Ils ne cessent depuis février 2022 de dire à leur sujet que c’est de l’histoire ancienne, et le Wahsington Post est heureux d’expliquer désormais que :
« Cet épisode sonne la fin définitive des projets Nord Stream, qui a renforcé la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe. »
L’absence de gaz russe rend en effet l’Europe dépendante de la superpuissance américaine et de son gaz naturel liquéfié, qui provient en grande majorité du gaz de schiste. Et le gouvernement français est un simple valet de la superpuissance américaine. Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères française, s’est rendue pour la troisième fois depuis février 2022 à Kiev, le 27 septembre 2022. L’Union européenne met quant à elle en place le huitième paquet de sanctions contre la Russie.
Et la propagande est ininterrompue. Il est par exemple parlé de référendums bidons tenus dans les régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk, avec des résultats ultra-majoritaires pour rejoindre la Russie. Mais au-delà de toute considération sur la nature du régime russe et la mise en place militarisée de ces référendums, il est absurde de ne pas voir qu’à l’arrière-plan il y a une question russo-ukrainienne brûlante, avec un régime ukrainien pro-occidental fanatisé et niant tout lien historique avec la Russie.
Il ne s’agit pas de dire comme le régime russe que l’Ukraine n’existe pas, mais pour une partie significative des gens, entre une Ukraine fictive issue des rêves cauchemardesques des nationalistes et une Russie qui est ce qu’elle est mais qui est la Russie… la réflexion est alors « tant pis ».
Cette absence de réalisme de médias notamment français, au nom de l’esprit occidental de conquête porté par le capitalisme en crise, mène au désastre. Car la Russie a le dos au mur, également par choix naturellement. Dimitri Medvedev, qu’on doit présenter comme le numéro 2 du régime et qui se met en scène comme le successeur de Vladimir Poutine à la tête du pays, a tenu à ce sujet des propos très clairs.
Dans un long message posté sur le réseau social Telegram, où il revient sur la question de l’emploi des armes nucléaires, il dit les choses suivantes. Le « monde anglo-saxon » ne cesse de parler de « liberté » et de « démocratie », mais c’est uniquement pour maintenir sa direction exclusive sur le cours du monde.Et il ne cesse de dénoncer la Russie et son possible emploi de l’arme atomique.
Ce à quoi répond Dimitri Medvedev de la manière suivante : la Russie a une doctrine très claire, l’arme atomique ne sera employée qu’en cas d’attaque atomique ou bien si l’existence même de l’État russe est menacé.
L’État russe a une approche ultra-légaliste des choses, donc tout est effectivement très codifié. Il est clair que les pays occidentaux font une propagande hallucinée en accusant la Russie de vouloir employer l’arme atomique à la première occasion. Le bourrage de crâne est immense.
Dimitri Medvedev continue toutefois son propos. Il dit que la Russie n’acceptera jamais que des voisins hostiles, à l’instar de « l’Ukraine nazie qui est est aujourd’hui directement contrôlée par les pays de l’OTAN », disposent de la bombe atomique. Et s’il n’y a rien à attendre du « régime de Kiev » à ce niveau, les pays qui le contrôlent savent bien qu’il y a des limites à ne pas franchir. Il dit de ces pays :
« Ils comprennent que dans le cas où la menace contre la Russie dépasse la limite établie pour le danger, nous devrons réagir. Sans demander la permission à personne, sans de longues consultations. Et ce n’est certainement pas du bluff. »
Et, de toutes façons, l’OTAN ne réagirait pas si la Russie frappait le « régime ukrainien qui a commis un acte d’agression à grande échelle présentant un danger pour l’existence même de notre État ». L’OTAN chercherait à préserver « Washington, Londres et Bruxelles » avant tout ; on remarquera que Paris et Berlin ne sont pas mentionnés, afin d’appuyer les fractions hostiles ou étrangères à l’OTAN de ces pays.
Autrement dit, si les choses tournent mal en raison de l’appui massif de l’OTAN au régime ukrainien, la Russie vitrifiera Lviv et mettra de toutes façons le régime ukrainien à genoux, suivant le principe qu’on ne peut pas gagner une guerre contre un pays ayant l’arme atomique et une capacité à les envoyer efficacement.
La Russie accepte ainsi l’escalade occidentale, ce que montre d’ailleurs la mobilisation partielle, et l’intégration officielle à la Russie des régions de Zaporijjia, Kherson, Donetzk et Lougansk va provoquer une nouvelle onde de choc.