On est en pleine préparation de la guerre.
Le 29 novembre 2019, la Turquie signait un accord avec le gouvernement de Tripoli en Libye au sujet d’une zone économique exclusive (ZEE) en vue d’obtenir le droit d’explorer puis d’exploiter de potentielles sources d’hydrocarbures. Un nouveau cap vient d’être franchi début octobre 2022 avec la signature d’un accord de prospection d’hydrocarbures dans la zone libyenne.
Ces zones sont contestées par la Grèce qui avait alors signé en 2020 avec l’Égypte un autre accord de ZEE dans la même zone. Il y a là une rupture totale des relations diplomatiques et une montée des tensions, et le ministre grec des Affaires étrangères a un publié un communiqué au ton très belliqueux, allant jusqu’à menacer qu’une mise en application de l’accord entre la Turquie et la Libye entrainerait « une réaction au niveau bilatéral ainsi que de la part de l’Union européenne et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ».
Cela signifie concrètement que si la Turquie envoie un bateau d’exploration d’hydrocarbures au sud de la Crète, cela peut être considéré comme un casus belli de la part de la Grèce qui entrerait en guerre… Évoquer l’OTAN et la « réaction bilatérale » est alors un appel à la fois aux États-Unis et à la fois à la France.
Car la Crète abrite une importante base navale de l’OTAN, qui accueille depuis la semaine dernière le porte-avion américain USS George H. W. Bush avec à son bord 90 avions de chasse… Mais il y a aussi évidemment l’accord militaire entre la France et la Grèce signé le 28 septembre 2021.
Accord qui ne reste pas lettre morte et permet à la Grèce de préparer la guerre grâce à l’appui de la France. Entre le 23 et le 30 septembre 2022 a ainsi eu lieu un exercice militaire conjoint entre la France et la Grèce à partir de la base aérienne Volo. Simulant un débarquement de chars Leclerc grecs ainsi que de forces militaires sur l’île de Skyros, l’exercice « Argo 22 » avait pour but de renforcer cette coopération militaire de la France et la Grèce.
Et dans le compte-rendu très peu médiatisé et publié une semaine plus tard sur le site du ministère des armées, nul doute que la Turquie est ciblée lorsqu’il est évoqué « les capacités de projection conjointe des deux armées dans un contexte d’affrontement de haute intensité ».
On se souvient déjà que l’affrontement militaire avait été évité de peu lors de l’incident maritime franco-turc du 10 juin 2022 lors duquel la frégate Courbet avait été ciblée par le laser de tirs de la frégate turque Gökova au large des côtes libyennes.
On est là en pleine montée des tensions qui depuis cet été ne cessent de s’aggraver avec notamment la fin des relations diplomatiques bilatérales, chacun cherchant à provoquer l’autre dans des déclarations incendiaires.
Encore récemment lors du sommet de la Communauté politique européenne qui réunit 44 pays dont 17 pays non-membres de l’Union européenne, qui s’est déroulé à Prague le 6 octobre, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a quitté la séance.
Le conflit entre la Grèce et la Turquie ne cesse de devenir un champ d’affrontement de la guerre de repartage du monde, avec la France partie prenante du futur conflit sans que cela ne soit clairement assumé devant l’opinion publique. Et pourtant, le dérapage vers la guerre semble imminent…
En parlant de l’armée française, il faut rappeler également qu’elle est très impliquée contre la Russie au nom de l’OTAN, avec la mission « Aigle » consistant en une présence importante en Roumanie, proche de l’Ukraine. Il a été communiqué mardi 11 octobre 2022 que cette présence va être renforcée avec un escadron de chars Leclerc (12 chars et 3 Véhicule de l’avant blindé) et une compagnie renforcée de Véhicule blindé de combat d’infanterie.
L’armée française se prépare activement à la guerre, et ce donc sur plusieurs fronts. Il est du devoir des forces authentique de la Gauche de dénoncer et combattre cet engagement militaire de leur propre pays, au noms de l’internationalisme prolétarien. C’est incontournable en 2022, alors que la 3e guerre mondiale se profile.