Le réchauffement climatique au delà de 2°C ne sera pas empêché.
Le titre de cet article est le même que celui pour la COP26 de 2021 à Glasgow en Ecosse. La conférence de 2022 sur les changements climatiques, qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en Egypte, ne représente en effet qu’un énième fiasco de plus dans la tentative de sauver les meubles.
La COP27 n’a même pas réussi, sur ce plan, à au moins préserver les apparences. Coca Cola faisait partie des sponsors, il n’y avait pas d’unité de façade pour au moins faire semblant, aucune mesure concrète n’a été décidée ne serait-ce que symboliquement.
La COP27 dit ainsi que « pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, il faut réduire rapidement, profondément et durablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019 ». Rien n’est toutefois dit sur la manière de le faire, et les énergies fossiles ne sont naturellement pas remises en question.
C’est là qu’on voit qu’en 2020 a émergé une crise profonde, générale, qui paralyse le développement de l’humanité au niveau mondial, en provoquant des troubles majeurs, des dissensions militaristes, une compétition économique acharnée.
Aucun dirigeant ne peut prendre aucune décision de portée, dans un tel contexte, en raison de l’attente de la résolution de la contradiction entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.
Bien entendu, les camps se dessinnent de plus en plus ; le Royaume-Uni sera inévitablement avec la superpuissance américaine, la Russie avec la superpuissance chinoise. Mais même là, de toutes façons c’est le monde d’après qui est attendu.
Du point de vue de la Gauche historique, ce monde d’après, c’est la république socialiste mondiale, qui seule peut résoudre les problèmes climatiques, puisque seule une humanité unifiée peut y faire face dans la forme et seules des valeurs socialistes, notamment par rapport animaux, apportent le fond nécessaire.
La COP27 apparaît ici comme un simple bruit de fond, que seuls des courants petits-bourgeois peuvent prendre au sérieux. Un média comme « Reporterre » reflète ainsi complètement les lubies petites-bourgeoises espérant des « réformes » d’ampleur pour sauver un monde en perdition que le petit-bourgeois inquiète mais qu’il veut préserver à tout prix.
Le petit-bourgeois critique le consumérisme à outrance, mais en défense de son consumérisme ; il est incapable de comprendre l’envergure du capitalisme, sa signification historique. Il s’imagine que c’est Amazon et Apple qui poussent à consommer, qui trompent les gens, il ne comprend pas ce que Karl Marx explique dans le capital : que le capitalisme est un mode de production, une manière historique de l’existence humaine.
Et ce mode de production est à bout de souffle. Il bascule dans la marche à la guerre sous le poids de ses conflits internes. Pourquoi perdre donc son temps avec les propos tenus à la COP27?
Les décisions mêmes seront de toutes façons à n’importe quel moment changées, modifiées, adaptées, réadaptées, contrariées, bousculées, annulées… selon les intérêts du moment, ce moment étant ni plus ni moins que la troisième guerre mondiale qui se met en place, qui a même déjà commencé.
L’alternative est Socialisme ou barbarie ; il ne faut pas perdre son temps avec la forme, mais se concentrer sur le contenu. La COP27 a été une partie du problème, pas de la solution.