Et ce sans attendre.
A peine la COP27 terminée le 20 novembre 2022 que la Chine, le 21 novembre 2022, la bouscule déjà. Ce qu’elle explique correspond à ce qui est expliqué dans notre présentation de la COP27 : les contradictions entre les blocs prime, l’agenda des décisions dépend entièrement de cela.
Que dit la Chine ? Tout d’abord, elle tient son discours habituel comme quoi le progrès avance dans le monde, que les choses se développent, qu’il faut que ça continue, etc. C’est son idéologie à prétention pacifique reflétant sa ligne de marche forcée dans le capitalisme mondial.
Puis, au sein de ce discours, elle lance une pique, visant à se présenter comme à la tête d’un bloc, tout en défendant ses propres intérêts. Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a ainsi expliqué que « La gouvernance mondiale sur le climat a encore un long chemin à parcourir ».
Sous-entendu : rien ne se fera sans nous, et encore cela se produira-t-il selon nos propres manières.
La Chine souligne trois points précis, qui reviennent au même. Tout d’abord, les pays développés doivent payer pour les dégâts climatiques et ils rechignent. Ensuite, la COP27 parle de la mise en place de fonds pour les « pertes et dommages » pour les victimes de ces dégâts, mais cela reste virtuel.
Enfin, hors de question que la Chine soit considérée comme un pays développé et mette la main à la poche.
Et, dans la foulée, elle souligne qu’elle contribue à la coopération Sud-Sud, se présentant comme le fer de lance des pays en développement, leur meilleur défenseur.
C’est là la stratégie impérialiste chinoise : se placer en numéro 1, en superpuissance hégémonique, et dire aux pays du tiers-monde qu’ils profiteront de renversement de l’ordre mondial.
C’est un appel du pied au moyen de la question du climat et de la COP27, et il en va ainsi désormais de tout. Le conflit sino-américain pèse sur absolument tout et force à ce que les choses penchent dans le sens d’un bloc. Et cela va aller en empirant.
Ne serait-ce que l’année dernière, la Chine n’aurait jamais osé exprimer un tel avis international, de manière isolée, en faisant en sorte que cela se sache.
C’est un symbole essentiel de comment la Chine commence à abattre ses cartes, comment elle rentre ouvertement dans le grand jeu historique. C’est un événement littéralement historique, d’une portée immense. Dans quelques années, on dira de cette expression chinoise au lendemain de la COP27 qu’elle a été le premier pas ouvert franchi par la superpuissance chinoise.
Un acte nouveau se joue dans ce drame historique, par conséquent.
Et le rôle de la Gauche historique est de trouver un espace indépendant dans ce conflit sino-américain pour parvenir à une rupture révolutionnaire pour le socialisme – afin d’exprimer de la lumière dans un monde tombant dans l’obscurité de la troisième guerre mondiale.