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Restructurations économiques

Le FMI demande la privatisation de l’éducation française

Les bases culturelles pour ça sont déjà posées.

Les bases culturelles pour ça sont déjà posées.

Dans son rapport sur la France, le FMI explique la chose suivant le 21 novembre 2022.

« Remédier à la faiblesse des résultats scolaires et aux inefficiences des dépenses d’éducation pourrait contribuer à améliorer les compétences de la population active. 

Le niveau d’instruction et les résultats des élèves en France sont relativement faibles par rapport à leurs pairs, tandis que les dépenses sont relativement élevées, laissant entrevoir des possibilités de réaliser des gains d’efficience. Il pourrait s’agir notamment de rééquilibrer les dépenses excédentaires en faveur du deuxième cycle du secondaire vers l’enseignement primaire et de rationaliser les dépenses relatives au personnel non enseignant.

Pour continuer de réduire ces déficits de résultats en matière d’éducation, il conviendrait en outre d’améliorer la formation des enseignants et de prévoir une rémunération en fonction des résultats, compte tenu du faible niveau des salaires des enseignants par rapport à leurs pairs.

Les disparités liées au statut socio-économique pourraient être réduites en incitant les enseignants à travailler dans des zones défavorisées, notamment à travers la rémunération. Donner davantage de responsabilités et d’autonomie aux administrations scolaires pourrait favoriser les innovations pédagogiques. »

Ce que demande là le Fonds monétaire international n’a rien d’original, puisque depuis trente ans les bases pour en arriver là sont établies par les gouvernements successifs. La décentralisation des collèges et des lycées, avec des proviseurs choisissant eux-mêmes les professeurs, est un objectif tout à fait clair du capitalisme. Pareillement, la rémunération au « mérite », tant des professeurs dans un établissement que des établissements eux-mêmes par l’État, est considéré comme une nécessité concurrentielle.

Naturellement, tout cela est présenté comme une « amélioration », pas une mise en concurrence ; néanmoins, l’idée de compétition est souvent soulignée, même si masquée (comme ici avec les « innovations pédagogiques »).

Et s’il n’est pas parlé de privatisation, c’est parce que la décentralisation est une privatisation masquée : formellement, il n’y aura pas privatisation, mais davantage d’autonomie. La privatisation aura lieu tout de même, mais parallèlement à la décentralisation, comme effet secondaire si on veut.

Tout cela apparaît comme inéluctable non seulement de par la force du capitalisme, mais également de par le caractère réactionnaire des enseignants. Si depuis 1981 on nous vend que les enseignants sont de gauche, en réalité ils sont culturellement de droite. Avec leurs démarches engagées mais bornées et toujours agressivement hiérarchiques, du moins clairement anti-démocratiques, les enseignants ont dégoûté les élèves ou les ont écrasés.

Il faut ajouter à ça les contenus totalement anti-classe ouvrière, anti-Gauche historique qu’on trouve dans toutes les matières. Et par là il ne faut pas seulement entendre les cours d’Histoire : il faut aussi entendre la géographie, qui est vu par un prisme mercantile capitaliste. Il y a le français où toutes les valeurs post-modernes sont portées au firmament. Il y a la physique qui professe l’idéalisme et le hasard, il y a les mathématiques qui sont présentées comme une vérité en soi.

Tout cela est invisible bien entendu pour qui ne voit que la forme et ne cherche pas la signification du contenu des cours… et inversement. L’école, en France, c’est l’ennui et le par cœur, ou bien du temps qui passe de manière chaotique et qui est perdu.

Cela fait que la mise en compétition passe comme un lettre à la poste, comme le montre l’instauration sans opposition aucune de Parcoursup, la plateforme de sélection pour l’inscription aux études supérieures lorsque les élèves sont en terminale.

Il faut également mentionner l’effondrement général du niveau, dans toutes les matières… Mais naturellement, de manière beaucoup plus relative dans les bons lycées, le plus souvent privés, alors que l’ensemble des couches supérieures de la bourgeoisie française envoie ses enfants faire des études post-bac en Angleterre ou aux États-Unis (soit une dépense de 40-100 000 euros par an par enfant).

Il y a lieu de prendre conscience de cette réalité, c’est important pour cesser de croire les fictions syndicales et réformistes sur « l’école de la République ». Celle-ci est en décomposition complète, en comptant qu’elle ait jamais existé en tant que tel.