Les masses mondiales sont conscientes de ce qui se passe.
Le souci avec les Français, c’est qu’ils regardent les choses en français. Ils n’ont pas de lecture mondiale, de lecture historique. Ils ne voient pas les choses avec envergure. Leur horizon est mesquin : travail, famille, patrie. On travaille, on fonde une famille, puis on prend sa retraite en profitant d’un pays où il fait « bon vivre ».
Pendant tout ça, si on est de « gauche », on valorise le travail, si on est de « droite », on met en avant la famille. Si on est très à « gauche », on fait des reproches à la patrie, si on est très à « droite », on exprime des rancoeurs à la patrie. Voilà tout.
Les Français n’ont donc rien compris au fait que le monde entier a changé en 2020, et qu’il n’en finit pas de changer. Ils n’ont pas saisi qu’avec la pandémie, il n’est rien qui n’ait été modifié, et qui ne continue d’être modifié.
Ils sont aveuglés par la corruption capitaliste. Ils ne voient même pas la guerre occidentale à la Russie ! Ce qu’ils veulent, au fond, c’est que rien ne change vraiment, seulement que les choses penchent davantage en leur sens. La réforme des retraites de 2023 est exemplaire de cela. C’est une lutte pour le partage du gâteau capitaliste.
Or, la majorité des masses mondiales trouve la situation intolérable. Elle constate la crise, avec un regard éclairé, car ce qui vacille c’est un ordre mondial à leurs dépens. Elles vivent d’un côté dans leur chair même cette crise, elles sont encore plus appauvries, tourmentées. Mais de l’autre côté, elles savent, de par l’accumulation de richesses de ces 30 dernières années, qu’une vie digne est à portée de main. Elles savent que tout ne dépend pas de l’occident. Que tout est même possible sans, contre l’occident.
Le tiers-monde regarde s’effondrer l’occident. C’est pour cela que la défaite du régime ukrainien est historiquement un grand marqueur. S’il réussit à se maintenir, c’est la preuve que l’occident a les moyens matériels d’empêcher d’être débordé. Mais s’il tombe, s’il effondre, alors cela veut dire que l’occident n’est plus une forteresse imprenable. Cela veut dire qu’on passe à autre chose.
Naturellement, c’est la superpuissance chinoise qui compte récupérer les fruits de l’effondrement de l’occident. Elle n’a cependant pas les moyens d’un contrôle mondial en cas de victoire. La victoire de la Chine comme superpuissance ne saurait être prolongée. C’est tout le capitalisme mondial, avec son chaos, ses divisions, son exploitation… qui ne peut que s’effondrer comme un château de cartes.
Ce que nous vivons, c’est la fin du mode de vie occidental – et il faut être au premier rang de cette déroute. Cela, afin d’être dans l’élan historique de la transformation mondiale en cours – et afin de prôner la sortie historique nécessaire : le Socialisme.
L’avenir appartient aux masses mondiales. C’est là le vrai camp de l’Histoire – et ce camp exige la défaite de l’Otan, la déroute de l’occident!