Catégories
Politique

L’opportunisme du NPA sur l’Ukraine

Les perpétuelles contorsions de l’opportunisme.

Les perpétuelles contorsions de l’opportunisme.

Il existe deux « Nouveau Parti Anticapitaliste ». Celui représentant le canal historique, avec Philippe Poutou et Olivier Besancenot, est totalement favorable au régime ukrainien, et a été par exemple partie prenante de la récente « mobilisation » parisienne, aux côtés de LFI, d’EELV et des nationalistes ukrainiens actifs en France. La raison en est que ce NPA se veut « compatible » avec le populisme de « gauche » à prétention gouvernementale.

Le NPA représentant le canal habituel se veut un retour aux sources, aussi sa position sur l’Ukraine pouvait-elle être attendue. Il l’a exposé dans un article du 9 mars 2023 intitulé « Les révolutionnaires et la guerre en Ukraine : quelle voie pour les travailleurs et les peuples ?« .

Ce qu’on lit un monument d’opportunisme. Il tente tout d’abord de se la jouer à la française en mettant dos à dos les pro-régime ukrainien et ceux qui veulent la « paix » à tout prix. C’est le principe franco-français du « juste milieu ».

Puis, comprenant qu’agauche.org fait très mal à tout cet opportunisme en disant que l’ennemi est dans notre propre pays – ce que nous sommes les seuls à dire -, l’article du NPA cherche à imiter cette position. Voici ce que cela donne :

« La question qui se pose pour les révolutionnaires internationalistes en France, une métropole impérialiste occidentale, est celle de pouvoir faire émerger un mouvement qui, dans la rue, s’opposerait à la spirale militaire et guerrière dans laquelle les impérialistes entraînent l’humanité.

Un mouvement qui ne se contenterait pas de dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’affirmer sa solidarité avec les peuples d’Ukraine, et également de Russie, de Biélorussie, mais qui s’opposerait également, ici et maintenant, aux plans militaires de notre propre bourgeoisie, à la course aux armements à laquelle se livrent marchands d’armes et gouvernements occidentaux qui en profitent, dont celui de Macron. »

Est-ce à dire que le NPA considère que la France est en guerre contre la Russie ? Que le NPA fait de l’Otan et de la superpuissance américaine l’ennemi principal? Que le NPA va se positionner contre le soutien militaire occidental au régime ukrainien ?

Pas du tout ! Ce qui est reproché aux Etats occidentaux, c’est de livrer des armes… avec des arrière-pensées.

« C’est bien l’État russe qui est à l’œuvre directement militairement sur le sol ukrainien, et c’est pourquoi notre premier mot d’ordre, en tant que révolutionnaires internationalistes, doit être celui du retrait inconditionnel des troupes russes d’Ukraine.

Ce qui en découle, c’est la reconnaissance du droit à la population ukrainienne de se défendre, y compris avec les armes livrées par les impérialistes.

Tout autre chose est d’appeler à la livraison d’armes, et de ne rien dire sur la politique des impérialistes occidentaux.

Révolutionnaires des pays occidentaux, nous devons rappeler que « l’ennemi principal est dans notre pays », c’est pourquoi nous devons dénoncer la partition jouée par les impérialistes sur le dos du peuple ukrainien, le renforcement de la militarisation. 

Donc selon le NPA il faut soutenir les livraisons occidentales d’armes à l’Ukraine, mais être contre parce que cela renforce la militarisation, tout en soutenant le régime ukrainien sans le soutenir. L’article dit explicitement d’ailleurs qu’il n’y a rien de nazi dans le gouvernement ukrainien, c’est qui est tout de même un comble.

Et la raison de toute cette incohérence, c’est que de toutes façons il faut que tous les travailleurs du monde se donnent la main.

Voilà bien l’opportunisme, la manipulation ! On prétend être contre la guerre en général avec une grande rhétorique, pour ensuite justifier au nom de la réalité qu’il faut converger avec son propre capitalisme, tout en prétendant le critiquer.

Tout cela est faux, contre-productif. L’État ukrainien est un État fasciste servant de marionnette occidentale : combattre son propre capitalisme, c’est vouloir la défaite de son propre capitalisme, donc de l’État ukrainien bandériste.

Quant à la Russie, que l’article présente somme toute comme l’ennemi principal, ce n’est pas notre affaire. Nous sommes en occident, nous combattons de manière principale l’occident. Nous voulons la défaite de notre camp, pas la paix en général, pas le pacifisme en général.

Du point de vue occidental, quand on est réellement de gauche, on souhaite la défaite de toutes les entreprises de la superpuissance américaine, ainsi que de ses jouets que sont l’Otan et l’Union européenne !