Quelques conseils de base.
Acheter un vélo n’est pas une chose facile, surtout à notre époque où le capitalisme exerce une pression immense sur les consommateurs. Soit pour vendre des choses inutiles, soit pour faire croire qu’il est possible d’avoir des choses bien en ne dépensant pas grand-chose.
Typiquement, le « vélo à assistance électrique » est une chose inutile. Si on ne veut pas pédaler, il ne faut pas s’acheter un vélo. Et si on s’estime pas assez en forme pour faire du vélo… et bien justement il serait temps de faire du vélo pour être en forme !
Inversement, les supermarchés et les chaînes de magasin de sport vendent des vélos très lourds, avec des composants de basse qualité qui sont difficilement remplaçables, mais ils prétendent qu’ils vendent des bons vélos pour pas cher. Il faut absolument éviter tous ces magasins.
Un vélo est un objet technologique de grande valeur qui doit être entretenu convenablement, ce qui n’est pas possible avec un vélo « discount » acheté dans une chaîne. Seul un bon vélo aura une bonne base et pourra être entretenu convenablement. Reste à savoir maintenant ce qu’est un « bon » vélo.
Souvent, le marché de l’occasion est une bonne solution, surtout pour des personnes jeunes disposant d’un faible budget. Cela nécessite par contre de la rigueur pour ne pas acheter n’importe quoi. Il est préférable d’avoir l’avis d’une personne connaissant (vraiment) le cyclisme avant d’acheter un vélo qui n’est pas neuf. L’occasion en magasin est une solution envisageable, bien que plus cher qu’en vente directe.
De manière générale, on peut distinguer deux grandes catégories d’usage déterminant l’achat d’un vélo. Soit pour les déplacements quotidiens et aller au travail, soit pour le loisir et le sport.
Dans le premier cas, le vélo d’occasion peut être une solution pour des trajets courts, sur des voies urbaines lentes et sécurisés. On cherchera alors typiquement un vélo de marque des années 1970 ou 1980, en acier. Avec un entretien régulier chez un professionnel, une fois par an, c’est très souvent une bonne idée, car ce sont des vélos robustes, qui sont très confortables sur des petits trajets et efficaces.
Toutefois, dès qu’on cherche à faire des trajets quotidiens longs, de plus de 20 à 30 minutes, voire très longs, de plus de 40 minutes, alors il faut se tourner vers le neuf. Ou alors vers de l’occasion mais en très bon état, et surtout, récent. Cela pour deux raisons essentielles, ainsi qu’une troisième relativement importante : d’une part le confort, d’autre part la sécurité, enfin le rendement.
Pour le loisir, c’est un peu l’inverse. Pour un usage occasionnel et peu intense sportivement, il sera difficile (et peu intéressant) de trouver un vélo de qualité en occasion. Autant se tourner vers du neuf et en profiter pour s’intéresser à l’univers du cyclisme en cherchant à développer sa propre pratique.
Par contre, pour un usage sportif, même débutant, même pour de simples longues ballades, on trouvera facilement en occasion des vélos en bon état et récents, qui permettent d’avoir un très bon matériel pour un coût moindre. Mais attention, cela demande de la vigilance et de la discipline pour bien étudier les annonces avant d’acheter.
Résumons ici les quatre grandes catégories définies ci-dessus, avec un ordre de prix (hors vêtements et casque).
Pour le quotidien avec des trajets assez courts, sur routes sécurisées (pistes cyclables, centre-ville ou bourg) et uniquement sur revêtement dur (bitume) :
– 50€ à 100€ d’occasion + 50€ minimum pour une première révision + 20€ à 100€ d’équipements (lumières, panier, garde boue, etc.)
On cherchera un vélo en acier, typiquement un Peugeot en bon état, avec un panier à l’avant ou un support à l’arrière pour des sacoches.
Ce vélo par exemple est vendu pour 70€ sur un site de petites annonces. Il faut ajouter des catadioptres, enlever les dynamos pour les remplacer par des lumières rechargeables, passer chez un mécanicien cycle pour vérifier les éléments de sécurité, puis le tour est joué !
Pour le quotidien avec des trajets de plus de 20 minutes, sur route et chemin cyclable :
– 1000€ à 3000€ neuf + 50€ à 500€ d’équipement.
On cherchera nécessairement un garde-boue ainsi que de quoi transporter ses affaires.
Ce Bergamont Sweep 6 EQ par exemple est vendu 1150€ neuf.
Pour le loisir occasionnel et peu intense :
– environ 1000€ neuf, et pas forcément d’équipement.
Par exemple, ce VSF Fahrradmanufaktur T-100 vendu 1200€ est un choix intéressant.
Pour un usage sportif débutant :
– 1000€ à 2000€ d’occasion, à partir de 2000€ neuf (ou 1500€ pour un gravel) + 100€ à 500€ d’équipements (lumières, pédales automatiques, kit de réparation, GPS, etc.)
Souvent, il se posera ici la question de privilégier un vélo typé gravel, ou randonnée, ou plutôt route. Un article sera disponible prochainement pour aider répondre à cette problématique. De manière générale, on évitera les VTT, à moins d’en faire un usage très spécifique de manière sportive, et donc avec du matériel de très haute qualité.
Voici par exemple un vélo route d’occasion vendu pour 1700€ sur un site de petites annonces. Ce Canyon Ultimate en carbone équipé d’un groupe Shimano Ultegra mécanique 11 vitesses et d’une bonne paire de roues brontrager est un excellent vélo sportif et peut tout à fait servir y compris sur des courses !
Ce gravel Jari 2.1 de chez Fuji est vendu neuf pour 1600€ est également un très bon vélo, qui sera durable dans le temps et se revendra très bien même dans plusieurs années.
Ensuite, quelque-soit le type de vélo, il faudra régulièrement le nettoyer et surveiller les éléments de sécurité. Une visite annuelle chez un professionnel du cycle s’impose, à moins de se former rigoureusement pour effectuer soit même les opérations d’entretien.
En voici les principales :
- vérifier régulièrement son freinage et savoir le régler, remplacer les patins ou les plaquettes de freinage, effectuer une purge le cas échéant.
- vérifier, nettoyer et huiler régulièrement sa chaine, la changer tous les 3000 km environ.
- vérifier et ajuster régulièrement le réglage du dérailleur.
- vérifier régulièrement la pression des pneus et les changer en cas d’usure.
- vérifier régulièrement tension des rayons des roues, ainsi que l’ensemble des serrages et vis du vélo.