Changer le monde exige l’aspect positif.
Il y a des gens qui pensent que les choses changent positivement en France. Ils voient le mouvement contre la réforme des retraites comme le prolongement des gilets jaunes, et donc comme la naissance d’une contestation généralisée.
On parle ici, bien sûr, de cette post-gauche, aux valeurs populistes, qui n’accorde aucune importance aux idées, à la conscience, à la culture, à la nature. Ce sont des gens qui vivent à l’ombre de l’effondrement de l’occident : ce n’est pas pour rien qu’ils ne parlent jamais de la guerre occidentale contre la Russie.
Puisqu’il faut faire l’inverse, on peut penser que c’est ainsi que se dessinent les thèmes qu’il faut aborder. En se souvenant que chaque article, chaque thème, doit faire écho aux autres, et jouer comme une marche posée sur un escalier lui-même posé au préalable. Il s’agit d’une accumulation, d’une suraccumulation pour élever le niveau, forger les esprits.
Le premier thème, c’est celui qui relève de l’ordre. Il faut un nouvel ordre à tous les niveaux et donc une manière consciente de saisir les choses de manière ordonnée. Le nouvel ordre s’imposera comme classicisme : le thème doit poser ce qu’est un ordre classique.
Autrement dit, là où le capitalisme valorise la décadence, l’instable, le grotesque, le dissolu, il faut valoriser les expériences historiques où les sociétés humaines sont allés de l’avant en posant un nouvel ordre.
Le second thème, c’est l’art, les arts, l’esthétique. Cela découle du point précédent. Le capitalisme met en avant l’art contemporain, justement en raison de sa décadence. Il nie également le caractère séparé des arts, pour tout mélanger, réfuter tout cadre.
Souligner les classiques dans les arts, parler des différents arts, saluer le beau esthétique, tout ce qui forme la culture, est une tâche de la plus haute importance.
Comme il n’est pas de culture sans rapport avec l’évolution historique du monde, on arrive au troisième thème. C’est celui du rapport entre les classes dans le capitalisme.
Faut-il réduire ce rapport à une photographie d’un graffiti gauchiste, d’une manifestation, ou même d’une grève ? Absolument pas. Tous les aspects concrets des luttes ne forment qu’un aspect particulier qui n’est nullement le général. Le général, c’est la dimension programmatique.
Ce dont il s’agit, c’est de constater une réalité sociale et d’en expliquer la substance – et il découle de cette substance la solution, la résolution positive de la contradiction. Exposer la réalité et comment il se produit un programme socialiste de cette réalité, voilà ce qu’il faut mettre en place.
Le quatrième thème tombe de lui-même. Il est impossible de parler de la réalité sociale sans parler du 24 heures sur 24 du capitalisme. Il est tout de même aberrant qu’on puisse trouver en France de nombreuses structures à prétention « révolutionnaires »… mais aucune analyse d’Instagram ou de Tik Tok.
La vérité, c’est qu’en « oubliant » la vie quotidienne, il y a une soumission au mode de vie capitaliste. Il ne faut donc surtout pas oublier la vie de tous les jours !
Quels sont les autres thèmes dont on a encore besoin, pour l’affirmation ?
Il faut bien entendu abordé régulièrement, concrètement avec passion les questions concernant les animaux et la planète Terre. C’est une question d’identité, car il s’agit d’être tourné vers le futur.
Enfin, il faudra entendu traiter de la Grande actualité, nationale et internationale. Pas des épiphénomènes, mais de ces grands événements et déroulements marquants, qui changent et façonnent le monde. Il faut rester connecté au réel, au présent, mais avec un recul suffisant pour ne pas être aspiré par l’immédiat.