Le temps dans le 24h sur 24 du capitalisme.
Depuis ses débuts, agauche.org assume une parution quotidienne, sans faille. C’est tout à fait unique à gauche et c’est l’une des catastrophes de la Gauche française que d’être incapable de mettre en place un média quotidien d’envergure. Comment prétendre changer le monde en laissant toute la place au Figaro, au Monde, à Libération?
Mais le problème réel, c’est en fait Instagram, Youtube, Facebook, Tik Tok, Twitter, etc. Car si les gens ont bien une journée de travail, leur vie est dispersée dans le 24 heures sur 24 du capitalisme. L’actualité est « nouvelle » de manière incessante. Ce n’est pas comme si existait encore la notion de journal du matin ou du soir.
Pour cette raison, avec le développement continu des réseaux sociaux, le principe de parution quotidienne, qui aurait dû être marquant, n’a pas eu la portée escomptée. Les gens qui lisent agauche.org, de manière régulière ou en passant, ont pris une tendance à prendre l’article comme un « apport » dont on pourrait faire ce qu’on veut, sans voir l’unité de fond, la cohérence de la démarche générale.
Finalement, qu’il soit publié le matin ou l’après-midi, quotidiennement ou pas, n’est pas ce qui est considéré comme important par les gens qui lisent agauche.org. Ce qu’ils veulent, c’est de la substance. Et il va de soi qu’en suivant l’actualité, cette substance se voit forcément diluée parmi des articles parfois secondaires.
Agauche.org doit donc, en se concentrant sur des thèmes positifs, programmatiques, constructifs, casser une forme potentiellement prétexte à la consommation. Il faut, pour paraphraser Lénine, moins mais mieux.
Surtout que la parution quotidienne a permis d’observer des phénomènes de fond dont, désormais, on a bien compris le sens. La guerre en Ukraine, le populisme régnant à « gauche » par exemple avec le mouvement contre la réforme des retraites… on a compris ce qui se passe. Le travail d’assimilation du réel a été réalisé : on peut maintenant passer à l’expression avancée des positions réelles qui doivent être celles de la civilisation, de la lutte des classes pour une société dépassant l’horrible situation actuelle.
Cela permettra également de pouvoir se tourner davantage vers les animaux. La parution quotidienne, forçant à donner le ton à l’actualité, a puissamment nui à l’orientation pourtant fondamentale en direction des animaux. C’est que les animaux ne sont, pour ainsi dire, jamais une actualité, alors qu’ils devraient l’être tout le temps.
Il faut naturellement voir dans la pratique ce que cela donnera. Il est évident que des ajustements, des réadéquations, des rectifications, des corrections, des transformations… se produiront. C’est là toutefois l’avantage justement d’un média en ligne par rapport à une presse papier. Le caractère vivant de l’entreprise est bien plus aisée à mettre en avant… si on mène le travail à l’arrière-plan afin de bien calibrer l’initiative.
Agauche.org ne se « réinvente » pas : c’est un processus de dépassement, un processus synthétique.