L’intégrité de son propre psychisme est l’une des plus grandes avancées de la civilisation. Pour être soi-même, pour assumer entièrement sa personnalité, il faut ne pas être manipulé au point de voir son propre esprit déformé. Or, il est évident que le capitalisme a totalement changé sa nature sur ce plan. Le protestantisme, la religion capitaliste par excellence, a été le grand vecteur de l’affirmation de la personnalité, à rebours des influences féodales nocives. Le consumérisme généralisé, dont l’idéologie LGBT est un aspect, se présente comme l’aspect contraire du protestantisme, puisqu’on est censé en permanence remettre en cause son identité, la re-consommer perpétuellement.
Il n’est pas bien difficile de comprendre que le monde post-covid, ce sont des métropoles occidentales où c’est la grande foire aux identités, avec de la fuite en avant d’autant plus puissante qu’il y a la grande liquidation de tout ce qui est héritage historique, passé de l’humanité, transmission de valeurs. Il n’y a en soi rien de nouveau, mais avec la crise commencée en 2021, tout s’est précipité. Et les gens, en France, témoignent d’une immense fatigue à l’été 2023. C’est la flemme généralisée, l’incapacité à percuter dans son esprit, à prendre des responsabilités autres que celles exigées par la consommation et son corollaire, le travail dans le capitalisme.
Ce qui est très intéressant, c’est qu’au final, l’attitude des gens, leur humeur, leur positionnement, est très exactement le contraire de ce qu’on voit représenté dans les affiches et peintures soviétiques de la première partie du 20e siècle. Dans ces affiches et peintures, on voit des gens décidés, certains d’être à leur place, plein d’entrain. Leur position humaine est l’exact opposé de ce qu’on vit actuellement.
Autrement dit, le capitalisme actuel nie la possibilité de l’ordre, tout autant que l’URSS de la première moitié du 20e siècle proposait un nouvel ordre. Le contraste est saisissant. Les affiches et peintures et soviétiques reflétant ce nouvel ordre étaient déjà incompréhensibles pour les gens subissant le capitalisme dans les années 1980. Mais alors en 2023, c’est tout simplement inconcevable. Le caractère décidé qu’on y voit ne peut être compris que comme rigides, bornés, passés, par des gens désormais libéraux à tous les niveaux. Dans le capitalisme, on doit être en mesure de changer d’avis à n’importe quel moment, sans raison. C’est la démesure de l’ego, la toute puissance de la consommation. Alors célébrer l’affirmation de quelque chose de prolongé ayant du sens en soi : quelle horreur pour les gens à l’image du capitalisme !
Ce qui est marquant, c’est de voir que l’individu capitaliste est incapable de protéger son intégrité psychologique, psychique, et qu’il va d’autant plus dénoncer le « totalitarisme » socialiste que justement le socialisme permet de fournir une base réelle à la personne en tant que telle. L’individu capitaliste verra d’autant plus la personne socialiste comme un « robot » qu’elle-même est entièrement façonnée par les mass medias, les grandes entreprises, les réseaux sociaux, la terreur de la consommation.
C’est que l’individu capitaliste est corrompu, toutes ses valeurs cèdent inéluctablement devant l’élargissement du marché capitaliste, à moins d’un positionnement idéologique, culturel, qui soit d’un niveau suffisant, et d’une rupture subjective assez marquée. On sait bien comment le jeune rebelle adolescent se vend aisément au capitalisme une fois adulte, en raison d’une incapacité à faire face à tous les aspects fondamentaux du capitalisme. Le monde du travail et la famille se posent comme des défis immenses ! Ils peuvent être relevés, encore faut-il être en mesure de batailler. Qui ne le fait pas se fait corrompre.
La personne socialiste, à l’inverse de l’individu capitaliste, est incorruptible. L’interaction réciproque avec la société organisée est trop forte. La dialectique entre le peuple et la société – la démocratie – l’emporte. Il n’y a alors plus de passivité, de nihilisme, de relativisme.
La clef, c’est bien entendu le travail, la production. C’est là qu’on voit le rôle pernicieux de l’idéologie LGBT, véritable sous-produit du capitalisme financier s’infiltrant à tous les niveaux. Le capitaliste rentier ne sait pas quoi faire, alors il joue avec lui-même. Il nie la transformation, la production, et s’imagine changer les choses en investissant. Le « transexuel » s’imagine alors investir de la pensée sur son corps et le « changer ». C’est l’illusion digne de l’opération visant à acheter une marchandise avec une carte bleue en s’imaginant que l’argent n’existe pas dans le processus. On peut appeler ça de la pensée magique.
Car l’intégrité psychique ne va pas sans l’intégrité physique. C’est un tout. Et le capitalisme agresse tout, il veut tout s’approprier. Tout doit relever du marché, sans limites ni limitations. Aucune intégrité ne peut donc exister, il faut que tout le monde soit à disposition. Et il faut vite changer d’avis, vite choisir, vite consommer, toujours plus vite. La lecture d’un livre un peu long se voit toujours plus banni dans le capitalisme, alors que la vision de vidéos ultra-rapides triomphe forcément.
Le capitalisme nie le prolongement, la production ; il sacralise l’éphémère, le consommable. Le capitalisme est né comme développement de la coopération dans la production, comme affirmation de l’intégrité personnelle. Il se meurt comme effondrement et dispersion dans la consommation, dans le fétichisme de l’ego, dans le culte sordide de l’individu. La décadence dans le capitalisme est la preuve du besoin historique du Socialisme.
L’intégrité psychique doit être défendue, le capitalisme doit être combattu. Si on veut s’assumer comme être humain complet, il faut développer ses facultés et cela ne peut se faire que par le socialisme, donc pour le socialisme. Laisser son psychisme se contaminer par le capitalisme, c’est tomber dans le pessimisme, le relativisme, le nihilisme. C’est pourquoi il faut agencer sa vie en fonction de la perspective historique du socialisme, pourquoi il faut calibrer ses actions en fonction des nécessités culturelles, politiques pour le socialisme.
L’être humain entier, complet, affronte la corruption permanente du capitalisme : il ne refuse pas le combat, il le pose historiquement, il assume l’inéluctable victoire de la nouvelle humanité !