La France est devenue comme les États-Unis, un pays où la lutte des classes est niée. Il n’y aurait plus que des individus, disposant de droits plus ou moins importants, que la société accorderait (c’est le « droit positif », par opposition au droit naturel revendiqué par la Gauche historique). Interpréter quelque chose au sein de la société revient ainsi à nier l’Histoire, les classes, pour ne se tourner que vers l’individu.
Toutes les réactions concernant l’affaire Nahel ont reflété cette américanisation de la société française. L’arrière-plan social n’est plus pris en compte, pas plus que le contexte. Tout caractère social est « oublié » et c’est vrai tant pour la question du crime organisé que de la police. De la même manière que dans les livres d’Histoire, ce sont des individus qui feraient l’Histoire – Napoléon, Hitler, de Gaulle, Poutine… – dans la vie de tous les jours, tout ne serait affaire que d’individus.
Les Français, pour dire simple, raisonnent comme des Américains. Lessivés par le capitalisme, les gens en France ne voient les choses qu’individuellement – pourquoi en serait-il autrement ?
Oubliant qu’il s’agissait d’un jeune de 17 ans en grosse cylindrée ayant fui la police pendant pratiquement une demi-heure, les tenants de la « bavure policière » sont scandalisés de l’atteinte à la vie d’une personne. Peu importe qu’il s’agisse d’un délinquant multirécidiviste, car les droits de l’individu sont sacrés ! La « gauche » américaine n’aurait pas dit les choses différemment. La « gauche » française est devenue l’équivalent du Parti démocrate américain.
Les tenants de « l’ordre public » ont de leur côté réagi exactement comme l’aurait fait le Parti républicain américain. Là aussi, on raisonne en termes d’individus et de droits. Sauf qu’on considère que les droits acquis sont ce qu’il y a de plus important : il faut les préserver. Il faudrait donc avant tout fermer la porte à tout changement institutionnel, car c’est risquer de remettre en cause les droits individuels. Partant de là, les institutions doivent être rigides, la police doit appliquer les règles frontalement, afin de bloquer la moindre remise en cause individuelle des règles.
Tout cela n’a rien à voir avec l’opposition Gauche/Droite. C’est en réalité une opposition entre le capitalisme « à l’ancienne » et le capitalisme « moderniste ». Ce sont les deux aspects de la même pièce capitaliste. Le capitalisme reste lui-même tout en se modernisant. Pour cela, on a les « conservateurs » qui privilégient ce que le capitalisme a déjà mis en place, et les « progressistes » qui font la promotion de l’élargissement du libéralisme.
Il serait d’ailleurs plus facile de formuler directement les choses en disant que tous, conservateurs comme progressistes, sont des libéraux. Tous raisonnent en termes d’individus et de droits individuels. Le panorama politique français est entièrement devenu libéral.
Pas forcément économiquement, car on trouve encore des gens pour promouvoir une intervention étatique dans l’économie. D’ailleurs, l’État français joue un rôle très actif dans l’économie du pays. Mais sur le plan idéologique, des idées, le libéralisme prédomine totalement. C’est l’idéologie de l’Union européenne, dont l’idéologie LGBT est un aspect majeur.
C’est la négation de la lutte des classes et dans cette négation, il faut toujours trouver le moyen de nier les classes au profit d’une identité. Un tel est gay avant d’être ouvrier, et comme cela ne suffit pas on va faire sauter la définition même de gay afin d’encore plus diviser, et on va également ajouter la question de la couleur de peau, etc., à l’infini.
Le but du capitalisme est de faire en sorte qu’on se définisse par la consommation seulement, alors il faut d’autant plus d’identités, d’autant plus de prêt-à-porter pour des gens aliénés, notamment par les réseaux sociaux.
Notre but est inversement la recomposition du prolétariat à partir de la production, par l’affirmation du collectivisme, du caractère historiquement inévitable du Socialisme !