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Refus de l’hégémonie

La Chine annonce la bataille de 2024 pour Taiwan

La Chine annonce la couleur.

La fin du mois d’août 2023 a été marquée par l’annonce de la Chine de ne pas permettre à la superpuissance américaine d’utiliser Taiwan comme futur « porte-avions » naturel contre elle. Et le moyen pour cela, c’est l’intervention militaire.

La superpuissance chinoise dit concrètement qu’elle ne laissera pas Taiwan être utilisée comme l’Ukraine pour la Russie, ou du moins qu’elle ne va pas attendre que ce soit encore plus le cas. Il faudra que la superpuissance américaine cède, ou ce sera la guerre.

D’un côté, sur le plan de la marine militaire, la Chine est bien moins puissante que les États-Unis. Mais l’Ukraine accapare beaucoup les initiatives occidentales. Un conflit sino-américain ouvert provoquerait une telle onde de choc que la superpuissance américaine pourrait largement vaciller.

Taiwan

La déclaration chinoise, faite à la chinoise diplomatiquement, c’est-à-dire de manière non explicite, s’est déroulée en deux temps.

Il y a eu d’abord un communiqué de l’agence de presse nationale chinoise pour expliquer que la Chine n’est pas dupe quant à la visite « indirecte » de Lai Ching-te aux États-Unis. On parle ici du vice-président de l’État de Taiwan, qui est en tête des sondages pour les élections présidentielles de janvier 2024. Il se présente comme un « indépendantiste pragmatique ».

BEIJING, 19 août (Xinhua) — Un responsable du Bureau de travail du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) pour les affaires de Taiwan a fermement condamné samedi la nouvelle décision provocatrice du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taiwan de poursuivre sa collusion avec les États-Unis.

Le responsable s’est ainsi exprimé en réponse à l' »escale » de Lai Ching-te aux États-Unis, décrivant cet acte comme les efforts éhontés de Lai Ching-te pour s’accrocher au soutien américain afin de rechercher « l’indépendance de Taiwan ».

Lai Ching-te s’est récemment rendu aux États-Unis au nom d’une « escale » sur sa route pour assister à l’investiture du nouveau président du Paraguay. Il a également tenu des propos préconisant « l’indépendance de Taiwan » dans une interview avec Bloomberg et a rencontré de hauts responsables américains lors d’occasions publiques au Paraguay, a indiqué le responsable.

Les autorités du PDP ont obstinément adhéré à la position séparatiste de « l’indépendance de Taiwan », continué de faire des provocations en s’appuyant sur les États-Unis pour rechercher « l’indépendance de Taiwan », ainsi que volontairement agi comme un pion des forces anti-Chine aux États-Unis et en Occident pour contenir la Chine, a souligné le responsable, ajoutant qu’elles avaient « trahi les intérêts de la nation chinoise ».

Lai Ching-te s’est entêté à défendre la position de « l’indépendance de Taiwan », a fait remarquer le responsable, ajoutant que la dernière « escale » de Lai Ching-te aux États-Unis était un déguisement qu’il a utilisé pour vendre les intérêts de Taiwan afin de chercher à obtenir des gains dans les élections locales par des actes malhonnêtes.

Les actes de Lai Ching-te ont prouvé qu’il s’agissait d’un véritable fauteur de troubles qui pousserait Taiwan au bord de la guerre et apporterait de sérieux problèmes aux compatriotes de Taiwan, a souligné le responsable.

« Nous sommes disposés à créer un large espace de manœuvre pour une réunification pacifique, mais nous ne laisserons aucune place aux activités séparatistes recherchant « l’indépendance de Taiwan » sous quelque forme que ce soit », a indiqué le responsable.

Selon lui, des mesures résolues seront adoptées pour lutter contre les forces séparatistes recherchant « l’indépendance de Taiwan », afin de sauvegarder fermement la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.

« Nous adressons un message clair à la partie américaine : elle doit adhérer fidèlement au principe d’une seule Chine et aux trois communiqués conjoints sino-américains, et traiter les questions liées à Taiwan avec prudence », a poursuivi le responsable.

Personne ne doit sous-estimer la ferme détermination, la forte volonté, ainsi que la grande capacité du gouvernement et du peuple chinois à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la nation », a déclaré la porte-parole. 

En plus de ce communiqué, il y en a un autre, qui présente des exercices militaires. Ceux-ci sont bien entendu liés à la visite américaine de Lai Ching-te. Et il est souligné que leur nature tient… au contrôle maritime et aérien dans deux zones autour de Taiwan, afin d’améliorer des opérations de « confrontations systématiques ». Là encore, en langage chinois « indirect », il faut traduire et c’est la guerre que cela veut dire.

NANJING, 19 août (Xinhua) — Le commandement du Théâtre d’opérations de l’est de l’Armée populaire de Libération (APL) a effectué des exercices militaires dans les eaux et l’espace aérien au nord et au sud-ouest de l’île de Taiwan.

Les exercices ont été menés pour prendre conjointement le contrôle de l’espace maritime et aérien, la recherche de sous-marins et les opérations anti-sous-marines, afin de tester la capacité des forces du commandement à mener des opérations coordonnées et des confrontations systématiques, a indiqué Shi Yi, porte-parole du commandement.

Nous y voilà donc. Et la mécanique est impitoyable. Ainsi, le 18 août 2023, les États-Unis signaient un communiqué commun avec le Japon et la République de Corée (la « Corée du Sud »). Il y est parlé de « partenariat stratégique » et du fait que les États-Unis sont impliqués dans la « protection » du Japon et de la Corée du Sud.

La Chine est dénoncée comme militariste et comme cherchant à bouleverser l’ordre établi dans la zone indo-pacifique. On retrouve à l’arrière-plan les différentes revendications des uns et des autres. En ce sens, d’ailleurs, les Philippines ont convoqué l’ambassadeur chinois le 7 août 2023 après des tirs au canon à eau de la part de garde-côtes chinois sur des navires philippins. Le chef des armées des Philippines, Romeo Brawner, a prévenu qu’une telle action contre des navires de son armée pourrait être considérée comme un acte de guerre.

C’est que les navires en question ravitaillaient une base militaire philippine consistant… en quelques soldats sur un chaland de débarquement datant de la deuxième guerre mondiale et échoué délibérément sur un atoll en 1999, pour en revendiquer l’appartenance aux Philippines. Le porte-parole du Conseil national de sécurité, Jonathan Malaya, a dans la foulée affirmé que « Nous n’abandonnerons jamais l’atoll d’Ayungin ».

A ce petit jeu, tout le monde participe : Vietnam, Malaisie, Australie… La France, également, avec la Nouvelle-Calédonie. C’est une véritable poudrière. Et elle va exploser, bientôt !