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Nouvel ordre

L’échec moral de Mélenchon et de sa 3e gauche

Seule la Gauche historique a raison.

Historiquement, il existe deux gauches en France. La première, c’est la Gauche qui est apparue d’abord, celle de la social-démocratie avec Karl Marx, puis des socialistes et des communistes. C’est celle que nous appelons la Gauche historique, celle dont nous nous revendiquons.

Il y a ensuite la « seconde Gauche », née dans les années 1960. Elle regroupe, pour faire simple, les socialistes réformistes et modernistes, les syndicalistes (y compris étudiant comme avec l’UNEF), etc. Elle est représentée, pour prendre des figures connues, par François Hollande. Emmanuel Macron en est d’ailleurs issu et le Nouvel Observateur, l’hebdomadaire suprême de la « seconde Gauche », avait d’ailleurs appelé à le soutenir.

Depuis le début des années 1990, la seconde Gauche a fait se disparaître la Gauche historique, à peu de choses près. Il n’y a plus grand monde pour exiger le Socialisme. C’est dans cette absence de la Gauche historique qu’est apparue une troisième Gauche, mise en place par Jean-Luc Mélenchon et toutes les mouvances « post » : post-trotskiste, post-anarchiste, post-« alternatifs » (issus du PSU).

Tribun hors pair, Jean-Luc Mélenchon manie le pragmatisme à l’extrême

Jean-Luc Mélenchon, ancien socialiste (de 1976 à 2008) venant du trotskisme, a initialement cherche à osciller entre les deux Gauches, à l’instar de son modèle François Mitterrand. Il a finalement abandonné au profit d’un projet présenté comme « populiste », dénommé La France Insoumise (LFI), fondée en 2016.

Le mot d’ordre : se revendiquer du peuple et considérer que le « populisme » de gauche de type latino-américain est un modèle à suivre. Le clivage gauche/droite serait à remplacer par l’opposition peuple/élites, peuple/oligarchie.

Cela a été un grand succès : Jean-Luc Mélenchon a obtenu 19,6 % des suffrages à la présidentielle de 2017, 22% à celle de 2022 ; LFI s’est retrouvé à la tête de la coalition de tous les principaux partis de gauche se présentant aux élections au sein de la NUPES.

Cependant, les contours de cette 3e Gauche sont toujours restés indéfinis et l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023 a littéralement révélé les failles de l’entreprise. La 3e Gauche n’a pas de sympathie pour le Hamas, à part dans ses marges d’ultra-gauche étudiantes.

Cependant, le discours populiste de Jean-Luc Mélenchon exige le refus de toute valeur morale, politique, idéologique aux contours bien définis, au contraire de la Gauche historique et de la seconde Gauche.

Récupération des symboles (comme ici le poing levé), mais sans aucun contenu lié au Socialisme

Impossible donc pour la 3e Gauche de critiquer l’attaque massacre du Hamas du 7 octobre 2023, et ce d’autant plus s’il faut espérer toucher les votants se reconnaissant dans l’Islam et l’agenda politique des Frères musulmans visant à dénoncer « l’islamophobie ».

La 3e Gauche révèle ainsi sa faille fondamentale ; on ne doit pas lui reprocher son immoralisme, car elle ne soutient pas le Hamas : encore une fois ce sont les diverses factions d’ultra-gauche délirantes qui soutiennent son initiative.

Mais la 3e Gauche est amorale. Son idéologie, c’est celle de la bourse aux idées, et il suffit d’arriver avec les LGBT, ou l’islamophobie, ou les migrants, ou n’importe quoi, pour rejoindre la contestation dont les contours se veulent indéfinis, et ce par choix.

Pour la Gauche historique, ce sont les Partis qui définissent la ligne ; pour la seconde Gauche, il y a un rassemblement d’initiatives conscientes et organisées à la base (associations, syndicats, club d’idées, etc).

Pour la 3e gauche, ce qui compte c’est l’agrégation opportuniste de la « contestation ». L’attaque massacre du Hamas révèle à quel point, en plus d’être une erreur, c’est une faute. C’est une absence de morale intolérable, c’est la négation de la bataille pour les consciences.

Nous n’avons jamais considéré La France Insoumise comme étant réellement de gauche à cause de son approche populiste : il est évident que nous avons bien fait. Il n’est pas possible de n’avoir rien à faire avec une telle négation des choix conscients à faire face aux événements, quels qu’ils soient ! Nous avons besoin d’un nouvel ordre, et les valeurs doivent être conscientes, bien établies, à la fois comprises et assumées ! C’est le Socialisme ou la catastrophe !